Dernière mise à jour à 09h44 le 14/02
Avec son smartphone installé sur un support et l'éclairage allumé, Philippe Furic, commence à filmer son nouveau vlog. Il s'agit de sa quatrième vidéo sur l'épidémie du nouveau coronavirus en Chine depuis le Nouvel An lunaire chinois.
Installé avec son épouse chinoise à Hefei, dans la province de l'Anhui, depuis 2010, ce professeur de fran?ais et patron d'une boulangerie n'a jamais imaginé qu'il devrait un jour travailler de chez lui et passer ses jours "en nuage".
Comme les hommes d'affaires chinois, il avait choisi le 1er février, le huitième jour du Nouvel An lunaire de cette année, comme date de réouverture de sa boulangerie après les congés de la fête du Printemps, car pour les Chinois, le chiffre 8 est de bon augure. Cependant, il a d? abandonner son plan et rester chez lui en raison de l'épidémie.
Dans sa ville de Hefei, pour prévenir et contr?ler la propagation du virus, les autorités ont imposé une politique stricte sur la gestion des quartiers résidentiels. Dans chaque famille, seul un membre est autorisé à sortir pour faire des courses tous les deux jours, et il est nécessaire de présenter un badge et de se faire contr?ler la température avant d'entrer dans les quartiers. Rester chez soi est devenu un mode de vie pour beaucoup d'habitants.
Pour Philippe Furic, rester à la maison ne signifie pas passer les jours à ne rien faire. Le matin, il donne des cours en ligne à ses élèves. L'après-midi, il filme des vidéos de vulgarisation sur la prévention de l'épidémie, présentant ainsi la manière correcte de porter un masque, de se laver les mains ou d'utiliser l'alcool comme désinfectant. Avec un style humoristique, il a vite gagné en popularité.
Chaque personne est témoin de l'épidémie et doit faire son possible pour aider à contr?ler le virus, indique-t-il. A Wuhan, épicentre de l'épidémie, ses amis médecins travaillent jour et nuit pour aider les gens. Il a aussi des amis qui, même s'ils ne comprennent pas le chinois, se présentent comme bénévoles pour aider à lutter contre le virus. "Ils veulent apporter leur aide à la société, et moi, ce que je peux faire, c'est transmettre des informations scientifiques", explique-t-il.
Ayant vécu le SRAS en Chine en 2003, l'année où il est rentré avec sa femme de France à Hefei pour organiser leur cérémonie de mariage, il comprend la gravité de l'impact d'une épidémie et la nécessité d'appliquer des mesures strictes pour lutter contre le virus dans un pays comme la Chine peuplé de 1,4 milliard d'habitants.
"Dans mon quartier, on applique une politique de gestion très stricte [...], et c'est cela qui me rassure", avoue Philippe Furic.
"La Chine d'aujourd'hui n'est pas celle d'il y a 17 ans. Elle est plus ouverte. Ne pas imposer de contr?le strict et laisser les gens se déplacer librement seraient une grande menace pour le monde. En assumant sa responsabilité internationale, la Chine a fait une contribution incommensurable au monde", estime-t-il.