Un distributeur d'eau en bouteille en Chine orientale a commencé l'impression de photos d'enfants disparus sur son emballage pour aider les parents et les autorités les trouver.

La Qingdao Kingtex International a déclaré avoir vendu 500 000 bouteilles contenant des informations sur six enfants disparus depuis juillet dernier. Les étiquettes comprennent également la date de naissance de l'enfant et le numéro d'une hotline.

? Nous voulions juste apporter notre contribution pour aider les parents qui pourraient passer leur vie à rechercher leurs enfants disparus?, a déclaré Shi Yiwei, directrice du marketing de la société.

?Nous vendons principalement des bouteilles d'eau à Qingdao?, a-t-elle expliqué. ?Ensuite, nous aimerions étendre le programme à Beijing et à Shanghai, pour diffuser l'information à l'échelle nationale, afin de mieux sensibiliser sur le problème des enfants disparus.?

Le projet a été lancé en collaboration avec Baobei Huijia (Baby Back Home), un groupe de bénévoles qui soutient les parents dans ces recherches à travers tout le pays.

?C'est toujours une bonne chose d'ajouter une autre méthode d'investigation. Du moins, ces efforts contribueront à attirer l'attention sur le problème de la traite des enfants?, a déclaré Zhang Baoyan, qui a fondé le groupe avec son mari, Qin Yanyou.

Les bouteilles d'eau de KINGTEX ont connu un écho important sur les médias sociaux. Alors que certains applaudissent cette action, d'autres ont mis en doute les motivations de la compagnie, notamment parce que son eau en bouteille se vend à 5,5 yuans (0,75 €), un prix bien plus élevé par rapport à de nombreuses marques nationales.

? L'eau est si chère. Cette entreprise ne peut-elle pas baisser ses tarifs afin d'améliorer les ventes et de diffuser l'information à plus de personnes ??, s'est interrogé un internaute sur la célèbre plate-forme de Sina Weibo, le Twitter chinois.

Shi Yiwei a indiqué que les prix de KINGTEX sont restés les mêmes depuis 2014. ?Nous distribuons également un certain nombre de bouteilles gratuitement afin d'atteindre plus de monde?, a-t-elle ajouté.

Les ONG jouent un r?le important dans la recherche de ces jeunes disparus et la lutte contre la traite des êtres humains en Chine. Baobei Huijia a aidé à réunir plus de 1700 familles depuis sa création en 2007. ?Nous travaillons toujours sur près de 31 000 cas non résolus?, a noté Zhang.

Une préférence traditionnelle pour les héritiers males, en particulier dans les zones rurales, a conduit à un marché noir, avec des familles prêtes à dépenser de grosses sommes pour avoir un petit gar?on.

Les données de la Cour populaire suprême montrent que les juges ont entendu plus de 7000 cas impliquant l'enlèvement de femmes ou d'enfants entre 2010 et 2014. Les procès ont conduit à près de 13 000 condamnations. En avril 2009, le ministère de la Sécurité publique a créé une base de données nationale d'ADN pour retrouver les enfants à partir des parents biologiques.