Environ 10 % du temps où ils sont au volant, les conducteurs américains effectuent des gestes qui détournent leur attention, tels que manger, saisir leur téléphone et envoyer des sms, a révélé une étude publiée jeudi dans la revue New England Journal of Medicine.
Les jeunes conducteurs ont beaucoup plus de chances d'avoir un accident ou de manquer de peu d'en avoir un en raison de la distraction au volant, ont expliqué des chercheurs des Instituts nationaux de santé et de l'université Virginia Tech.
"Tout ce qui sollicite les yeux d'un conducteur sur la route peut être dangereux", a déclaré dans un communiqué le co-auteur de l'étude, Bruce Simons-Morton, de l'Eunice Kennedy Shriver National Institute of Child Health and Human Development. "Mais notre étude montre que ces pratiques qui détournent l'attention sont particulièrement risquées chez les conducteurs novices, qui ne savent pas encore bien évaluer les risques lorsqu'ils sont derrière le volant".
D'après l'étude, les adultes expérimentés sont au moins deux fois plus susceptibles d'avoir un accident ou de manquer de peu d'en avoir un lorsqu'ils manipulent leur téléphone portable que lorsqu'ils ne le manipulent pas en conduisant, même s'il ressort qu'ils ne sont pas exposés à de plus grands risques quand ils effectuent d'autres gestes qui ne sont pas propres à la conduite.
Toutefois, la distraction au volant augmente sensiblement les risques pour les nouveaux conducteurs, ont affirmé les chercheurs.
Par rapport à quand ils ne sont pas impliqués dans des taches secondaires, les jeunes conducteurs sont huit fois plus susceptibles d'avoir un accident ou de manquer de peu d'en avoir un lorsqu'ils manipulent un téléphone, ce taux se situant entre sept et huit lorsqu'ils tentent de saisir leur téléphone ou un autre objet. Enfin, les jeunes conducteurs ont pratiquement quatre fois plus de chances d'avoir un accident ou de manquer de peu d'en avoir lorsqu'ils envoient un sms, et trois fois plus exposés lorsqu'ils mangent.
Etonnamment, parler au téléphone n'augmente pas le risque d'accident chez les adultes ou les jeunes conducteurs américains, comme cela a pu se vérifier dans d'autres études.
Cependant, compte tenu du fait que parler au téléphone suppose de le saisir et d'y répondre ou de composer un numéro, ce qui augmente considérablement le risque, les chercheurs ont conclu que leurs résultats vont dans le sens des programmes d'octroi de permis qui restreignent l'utilisation d'appareils électroniques, en particulier chez les jeunes conducteurs.
Les chercheurs ont également souligné la nécessité de sensibiliser sur les dangers de la distraction au volant.
"Nos données confirment la tendance actuelle à l'imposition de restrictions sur les textos et l'utilisation des téléphones portables dans les véhicules", a ajouté M. Simons-Morton.