Des lycéens ont bloqué jeudi matin l'entrée d'une dizaine d'établissements secondaires à Paris, afin de signifier leur opposition à l'expulsion d'une Kosovare agée de 15 ans, qui fait la une des médias fran?ais depuis deux jours.
Le cas de cette collégienne se prénommant Leonarda, qui a été appréhendée le 9 octobre dernier lors d'une sortie scolaire, a indigné une partie de la classe politique de l'Hexagone, suscitant des dissensions au sein de la majorité socialiste.
"C'est inadmissible que sous un gouvernement de gauche on doive montrer ses papiers pour entrer au lycée. Tout le monde a le droit à une éducation", a indiqué à la presse le porte-parole du syndicat lycéen FIDL, Steven Nassiri.
Selon le représentant de l'organisme à l'origine du mouvement de protestation lycéen, il s'agit de "se mobiliser pour le retour des lycéens expulsés", à savoir la jeune kosovare Leonarda ainsi qu'un élève arménien du lycée parisien Camille-Jénatzy, Khatchik Kachatryan, lui aussi récemment reconduit à la frontière.
La veille, mercredi, plusieurs centaines de lycéens parisiens avaient manifesté devant le rectorat de la capitale fran?aise afin de protester contre les expulsions d'élèves sans-papiers de l'enseignement secondaire.
Dans un communiqué, un autre syndicat lycéen, l'Union nationale lycéenne (UNL), participant à ce mouvement de protestation, a exigé l'adoption d'une loi garantissant à "chaque élève sans-papier, qu'il soit majeur ou mineur" la poursuite de sa scolarité jusqu'à son terme.
Selon le droit fran?ais, les mineurs ne peuvent être l'objet d'un arrêté de reconduite à la frontière. Seuls les adultes peuvent l'être. Une enquête administrative d'urgence a été ouverte au sujet de l'affaire Leonarda par le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.