Une étude menée par un scientifique chinois a permis de découvrir une nouvelle technique pour suivre les éjections de masse coronale (EMC), de dangereuses éjections interplanétaires, entre le Soleil et la Terre, a annoncé jeudi l'Académie des sciences de Chine (ASC).
L'étude effectuée par Liu Ying, astrophysicien à l'ACS, et des scientifiques américains et européens, a été publiée dans la revue américaine Astrophysical Journal, a précisé l'académie.
A l'aide des données de STEREO, satellites jumeaux de la NASA, M. Liu et ses collègues étrangers ont développé une nouvelle technique, baptisée triangulation géométrique, permettant de déterminer en continu la trajectoire et la vitesse des EMC lorsqu'elles voyagent dans l'espace interplanétaire, indique un communiqué de l'ACS.
La triangulation consiste à déterminer la position d'un point en mesurant les angles entre celui-ci et deux autres points de référence, comme cela se fait dans les domaines de la navigation et de la topographie. STEREO a offert pour la première fois aux scientifiques ces deux "yeux" nécessaires sur la ligne Soleil-Terre, selon le communiqué.
La technique permet une étude détaillée sur la fa?on dont les EMC, qui représentent un grand danger pour la vie et les technologies sur Terre et dans l'espace, se propagent à travers le vaste espace entre le Soleil et la Terre.
Elle permet aussi de prédire à quel moment une EMC atteindra la Terre et à quelle vitesse, ajoute le communiqué.
Les EMC sont des expulsions à grande échelle de gaz ionisé et de champ magnétique de la couronne solaire. Elles peuvent produire des rayons cosmiques solaires dangereux pour les vaisseaux spatiaux, les satellites et les astronautes, ainsi que perturber les réseaux électriques, la navigation par satellite et les réseaux de téléphonie mobile sur Terre.
A l'aide de cette nouvelle technique, M. Liu et ses collègues ont découvert un scénario qui semble généraliser le processus de propagation du Soleil à la Terre de ces phénomènes rapides et dangereux : premièrement une accélération impulsive, puis une décélération rapide et finalement une propagation de la vitesse à peu près constante ou une décélération graduelle.
"Lorsqu'une EMC aura lieu, nous serons capables de la suivre continuellement et de déterminer sa trajectoire et sa vitesse grace aux mesures de triangulation, sur un modèle similaire aux prévisions météorologiques sur Terre", indique Liu Ying dans ce document.