Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé mardi à des institutions multilatérales efficaces pour relever les défis mondiaux.

"Le monde a changé, mais pas nos institutions. Nous ne pouvons pas traiter efficacement les problèmes tels qu'ils sont si les institutions ne reflètent pas le monde tel qu'il est. Au lieu de résoudre les problèmes, elles risquent d'en faire partie", a-t-il déclaré.

Dans son rapport sur l'état du monde, présenté juste avant l'ouverture du débat général de l'Assemblée générale des Nations Unies de cette année, M. Guterres a mis en garde contre le fait que le monde était de plus en plus "déséquilibré".

"Les tensions géopolitiques augmentent. Les défis mondiaux s'accumulent. Et nous semblons incapables de nous rassembler pour y répondre", a-t-il dit.

Le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres prend la parole à l'ouverture du débat général de la 78e session de l'Assemblée générale des Nations Unies au siège des Nations Unies à New York, le 19 septembre 2023. (Xinhua/Li Rui)

Le monde est confronté à une multitude de menaces existentielles, de la crise climatique aux technologies perturbatrices, et il conna?t une transition chaotique, a-t-il fait remarquer.

Pendant la majeure partie de la guerre froide, les relations internationales ont été largement per?ues à travers le prisme de deux superpuissances. Il y a eu ensuite une courte période d'unipolarité. Aujourd'hui, le monde évolue rapidement vers un monde multipolaire. Cette évolution est positive à bien des égards. Elle offre de nouvelles possibilités de justice et d'équilibre dans les relations internationales. Mais la multipolarité ne peut à elle seule garantir la paix, a dit le secrétaire général.

Au début du XXe siècle, l'Europe était véritablement multipolaire car elle comptait de nombreuses puissances. Mais elle ne disposait pas d'institutions multilatérales solides, ce qui a entra?né la Première Guerre mondiale, a déclaré M. Guterres.

Un monde multipolaire a besoin d'institutions multilatérales fortes et efficaces. Or, la gouvernance mondiale est figée dans le temps, a-t-il considéré.

Il a prévenu que les clivages se creusent - clivages entre les puissances économiques et militaires, clivages entre le Nord et le Sud, entre l'Est et l'Ouest.

"Nous nous rapprochons de plus en plus d'une grande fracture dans les systèmes économiques et financiers et les relations commerciales qui met en péril l'existence d'un Internet unique et ouvert, de stratégies divergentes concernant les technologies et d'intelligence artificielle, et de cadres de sécurité potentiellement conflictuels", a-t-il dit. "Il est grand temps de renouveler les institutions multilatérales sur la base des réalités économiques et politiques du XXIe siècle, enracinées dans l'équité, la solidarité et l'universalité et ancrées dans les principes de la Charte des Nations Unies et du droit international."