Le ministère turc des Affaires étrangères a convoqué jeudi le chargé d'affaires de l'ambassade d'Irak pour défendre la nouvelle opération transfrontalière de la Turquie dans le nord de l'Irak.

Selon un communiqué citant le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères Tanju Bilgic, le ministère a exprimé son "malaise face aux allégations sans fondement" des autorités irakiennes contre l'opération militaire turque, baptisée "Claw-Lock", qui vise le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Le communiqué d'Ankara a été publié après que le ministère irakien des Affaires étrangères a convoqué mardi l'ambassadeur de Turquie pour protester contre le lancement d'une offensive transfrontalière de l'armée turque dans le nord de l'Irak la veille, la qualifiant de violation de sa souveraineté.

M. Bilgic a indiqué que la Turquie préférerait que les autorités irakiennes éliminent elles-mêmes le PKK et qu'elle était prête à coopérer à cet égard. Le PKK, en rébellion contre le gouvernement turc depuis plus de trois décennies, est considéré comme organisation "terroriste" par Ankara.

Tant que les autorités irakiennes ne prendront pas de mesures concrètes et efficaces dans ce sens et que le PKK continuera de la menacer depuis le territoire irakien, a expliqué M. Bilgic, la Turquie continuera de prendre les mesures nécessaires sur la base du droit de légitime défense découlant de l'article 51 de la Charte des Nations Unies.

L'offensive turque intervient deux jours après une rencontre entre Masrour Barzani, Premier ministre du gouvernement régional du Kurdistan irakien, et le président turc Recep Tayyip Erdogan à Istanbul.

M. Erdogan a remercié mercredi les autorités irakiennes pour leur soutien à l'opération militaire, affirmant que l'offensive visait uniquement à maintenir la sécurité des frontières turques.

La Turquie mène régulièrement des opérations transfrontalières sur les bases du PKK dans le nord de l'Irak, malgré les protestations répétées de Bagdad.