L'instabilité en Afghanistan risque d'entra?ner une pression migratoire accrue, et l'Union européenne (UE) se prépare en conséquence à tous les scénarios, a déclaré mercredi la Commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson.

Mme Johansson a publié une déclaration à l'issue d'une réunion des ministres de l'Intérieur de l'UE, affirmant que le bloc ne devait pas attendre que les réfugiés atteignent les frontières de ses pays membres, mais devait plut?t s'efforcer d'empêcher les gens de se diriger vers l'UE en empruntant des routes dangereuses, irrégulières et non contr?lées, gérées par des passeurs.

Elle a estimé que l'UE ne pouvait pas non plus abandonner les personnes en danger immédiat en Afghanistan. "Les journalistes, le personnel des ONG et les défenseurs des droits de l'homme en Afghanistan sont parmi ceux qui courent le plus de risques, les femmes en particulier", a-t-elle indiqué.

"J'ai appelé les Etats membres à intensifier leur engagement en matière de réinstallation des réfugiés, à augmenter leurs quotas de réinstallations pour aider ceux qui ont besoin d'une protection internationale, et à leur offrir des recours juridiques complémentaires", a affirmé Mme Johansson, ajoutant que la Commission était prête à aider les Etats membres à se coordonner et à fournir le soutien financier nécessaire pour soutenir cet "important chantier".

"Une coopération sans faille est désormais requise au sein de la communauté internationale pour garantir les droits des femmes et des civils en Afghanistan", a également déclaré mercredi la Première ministre finlandaise Sanna Marin.

Une véritable détermination internationale est nécessaire pour ne pas laisser la situation en Afghanistan se détériorer, a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse.

Selon les statistiques de l'UE, quelque 550.000 Afghans ont déjà été déplacés à l'intérieur du pays depuis le début de l'année, en plus des 2,9 millions de personnes déjà déplacées recensées fin 2020.

Mercredi également, 85 citoyens afghans ont atterri à Rome dans le cadre du pont aérien mis en place par l'Italie pour évacuer ses collaborateurs afghans et leurs familles.

Le même jour, en Belgique, trois avions de transport militaires ont quitté la base aérienne militaire de Melsbroek pour l'Afghanistan en préparation d'une opération d'évacuation.