Dernière mise à jour à 09h19 le 15/04
La France multiplie les initiatives pour accélérer sa campagne de vaccination, afin d'atteindre son objectif de vacciner 30 millions de personnes d'ici l'été prochain. Parmi elles figure l'allongement du délai entre les deux doses de vaccin ARN messager (Pfizer-BioNTech et Moderna).
Cette nouvelle mesure annoncée le week-end dernier par le ministre de la Santé, Olivier Véran, entre en vigueur ce mercredi 14 avril. A compter de ce jour, toute personne ayant re?u sa première dose du vaccin Pfizer-BioNTech ou Moderna, devra attendre 42 jours au lieu de 28 initialement, avant de recevoir la deuxième dose.
A l'exception des personnes fragiles pour lesquelles le délai de 28 jours sera maintenu sur avis médical. Cet allongement du délai entre les deux injections vise à accélérer la campagne vaccinale en touchant à court terme un plus grand nombre de personnes avec une première dose.
L'intérêt d'allonger l'espacement entre les deux doses, "c'est de vacciner le plus vite, le plus grand nombre de gens, et leur donner une première immunité. Cela permettra de ralentir le virus et en plus protégera un grand nombre de personne de ses formes graves", a expliqué sur France 2 le Pr Philippe Amouyel, médecin et chercheur à l'Université de Lille.
Selon le ministre de la Santé Olivier Véran, qui s'est exprimé dans le Journal du Dimanche (JDD), cet allongement du délai entre deux doses "fera gagner 1,8 millions d'injections sur la seconde quinzaine de mai".
Outre l'espacement des doses, d'autres initiatives sont prises pour accélérer la campagne de vaccination, notamment dans les zones rurales. C'est le cas de l'opération "Proxivaccin" ou vaccination mobile, lancée dans plusieurs régions ou départements, afin de rendre la vaccination accessible aux personnes "fragiles et isolées".
"Sur la journée, ?a (la vaccination mobile) représente trois injections toutes les 5 minutes. La priorité est donnée au plus de 70 ans et au plus de 50 ans avec comorbidité", a expliqué sur France 3 Marie-Josée Dandine, maire de Val-de-Sos en Occitanie où l'opération "Proxivaccin" a été lancée depuis le 16 mars par la Région et l'Agence régionale de santé (ARS).
Le Conseil départemental de l'Allier (Auvergne-Rh?ne-Alpes) est un des premiers à proposer un bus itinérant de vaccination pour accompagner le déploiement de la campagne vaccinale sur son territoire. Sa cible: les personnes isolées agées de plus de 75 ans et les personnes vulnérables "à très haut risque".
L'opération "vaccidrive" - inspirée du modèle américain - qui consiste à se faire vacciner dans sa voiture, est la dernière trouvaille fran?aise, pour accélérer la campagne de vaccination. Le premier "vaccidrive" fran?ais a ouvert ses portes le mardi 13 avril, près de Montpellier, sur initiative de la clinique Saint-Jean.
"L'avantage numéro un est d'être dans sa voiture et de n'être au contact d'aucune autre population fragile, voire porteuse du COVID-19, puisqu'il n'y a pas de test avant la vaccination", a expliqué au Journal 20 Minutes, Jacques Teissier, président de la commission médicale de la clinique Saint-Jean.
Une trentaine de "vaccinodromes" (centre de vaccination géants) sont déjà déployés sur le territoire national par les autorités qui misent ainsi sur la vaccination pour sortir de la crise, et envisager un retour à la vie normale "à l'été, automne" 2021.
Selon les derniers chiffres du ministère de la Santé, 11.366.175 personnes ont re?u une dose de vaccin en France.