Dernière mise à jour à 12h14 le 05/11
De retour d'une troisième visite conjointe avec l'Union africaine (UA) dans la Corne de l'Afrique, la vice-secrétaire générale de l'ONU, Amina J. Mohammed, a fait part lundi matin, devant le Conseil de sécurité, de sa confiance et de son optimisme en appelant les dirigeants à donner davantage de responsabilités aux femmes.
"Chaque pays progresse à son propre rythme à travers un processus de réforme et de transformation. Et dans tous les pays, les femmes jouent un r?le de premier plan dans la cohésion sociale, la relance économique et la paix", a déclaré la vice-secrétaire générale.
Ainsi, en Ethiopie, la moitié des ministres sont des femmes et le gouvernement prévoit des réformes de grande ampleur en faveur de l'égalité hommes-femmes. L'initiative "Mères pour la paix" travaille pour réparer le tissu social.
En Somalie, où les femmes de la société civile luttent contre la propagation de l'extrémisme violent, les efforts de la communauté internationale doivent se concentrer sur le financement et le soutien aux élections prévues l'an prochain, a poursuivi Mme Mohammed. Il y a en Somalie "des ?lots de stabilité" sur lesquels s'appuyer, mais il faudra davantage de coopération de la part du gouvernement central et "une feuille de route" pour la justice transitionnelle.
En Erythrée, l'égalité hommes-femmes est une réalité incontestable, s'est félicitée la vice-secrétaire générale. En outre, des progrès ont été faits pour améliorer les relations avec les pays voisins.
"C'est le début, mais il y a des occasions à saisir", a-t-elle souligné.
A Djibouti aussi, des femmes ont lancé des centres communautaires pour prendre en charge les enfants réfugiés et migrants et une loi a été adoptée pour garantir un quota de femmes au Parlement. Enfin au Soudan, les femmes ont été "le moteur du changement" et réclament l'égalité et leur inclusion à tous les niveaux de la société.
"J'ai vu que la région est l'une des économies à la croissance la plus rapide du continent, avec de riches ressources naturelles, des capacités extraordinaires, en particulier chez les jeunes, et de véritables réformes", a déclaré la vice-secrétaire générale.
Cependant, a-t-elle averti, la route de la Corne de l'Afrique reste remplie d'obstacles. Il faut faire front sur des fondations fragiles, ce qui suppose l'unité de la région pour s'occuper notamment des dizaines de milliers de réfugiés et de personnes déplacées, menacées par la traite des personnes, dans les zones où les conflits continuent de faire rage.
Les pays de la région ont beaucoup de points communs, même si chacun a ses spécificités, mais une véritable coopération est essentielle, notamment via la relance de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD).
A ce titre, a rappelé la vice-secrétaire générale, il est crucial que la mission entreprise soit une mission conjointe avec l'Union africaine. Désormais, ce qu'il faut c'est approfondir et utiliser ce partenariat pour renforcer l'unité nationale dans chaque pays.