Dernière mise à jour à 09h10 le 24/11
Le projet annoncé par Google de "déclasser" les organes de presse russes RT et Sputnik est une forme de censure, a déclaré jeudi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Il s'agit d'une violation de la liberté d'expression et d'une forme de censure technologique, a-t-elle affirmé lors d'une conférence de presse hebdomadaire.
Eric Schmidt, président exécutif d'Alphabet, société mère de Google, a annoncé la semaine dernière que RT et Sputnik pourraient perdre en visibilité dans le très populaire service de presse Google News, qui affiche un classement des différents organes de presse en fonction de leur pertinence, de la longueur de leurs articles et de leur véracité.
Washington a accusé les médias russes d'avoir influencé l'opinion publique en disséminant de fausses informations pendant l'élection présidentielle de 2016. Moscou affirme cependant que le gouvernement américain ne cherche qu'à opprimer les journalistes russes.
Perturber la circulation de l'information en sélectionnant artificiellement les nouvelles qui s'affichent est une pratique "absolument inadmissible", a souligné Mme Zakharova.
Elle a ajouté que le ministère russe des Affaires étrangères était en possession d'informations selon lesquelles Google avait pris cette décision après avoir été soumis à "une forte pression politique".
Un peu plus t?t ce mois-ci, RT America, la filiale de langue anglaise basée à Washington D.C. de la cha?ne étatique russe RT, a été obligée de s'enregistrer comme agent étranger aux Etats-Unis, à la demande du département américain de la Justice, et en vertu de la Loi sur l'enregistrement des agents étrangers de 1938.
En réaction, le Parlement russe a voté une loi autorisant le gouvernement à classer des médias étrangers comme "agents étrangers".
Ce projet de loi, qui n'a pas encore été signé par le président russe Vladimir Poutine, se traduira sans doute par des restrictions sur certains médias parrainés par le gouvernement américain en Russie.