Dernière mise à jour à 09h25 le 15/12
L'Assemblée nationale fran?aise a voté dans la nuit de mardi à mercredi une prolongation de six mois de l'état d'urgence pour assurer la protection des prochaines élections présidentielles et législatives. Adoptée par 288 voix contre 32, les députés ont décidé de l'étendre jusqu'au 15 juillet 2017, pour couvrir l'élection présidentielle (23 avril et 7 mai) ainsi que les législatives (11 et 18 juin). Cette extension sera la cinquième depuis que les dispositions extraordinaires sont entrées en vigueur à la suite des attaques de Paris en novembre 2015.
Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a déclaré que les réunions publiques et les rassemblements associés à la campagne ? peuvent malheureusement créer un contexte de risque accru d'attentats terroristes pour ceux qui veulent nous frapper au c?ur de nos valeurs démocratiques et des principes républicains ?, ajoutant qu'? Il est donc nécessaire, aux yeux du gouvernement, d'inclure toute la période électorale dans le temps de renouvellement que nous demandons ?, a-t-il ajouté. L'état d'urgence avait déjà été prolongé en juillet après que des dizaines de personnes aient été tués quand un camion a foncé dans la foule le 14 juillet à Nice dans ce que les autorités ont appelé une attaque terroriste. Elle a été suivie par un plan d'attaque par l'Etat islamique de la cathédrale Notre-Dame à Paris, déjoué par la police.
Le mois dernier, l'ancien Premier ministre Manuel Valls avait déclaré que les dispositions de l'état d'urgence seraient vraisemblablement étendues pour donner des pouvoirs supplémentaires délégués par les lois d'urgence ? afin de protéger notre démocratie ? lors des élections présidentielles d'avril-mai. M. Valls avait indiqué que les autorités surveillaient environ 15 000 personnes en France qui, selon elles, étaient en voie de radicalisation et averti que des centaines de djihadistes fran?ais combattaient en Irak et en Syrie. Les dispositions conférant des pouvoirs supplémentaires à la police dans les enquêtes anti-terroristes ont été pour la première fois mises en ?uvre après la série d'attaques qui fit130 morts dans Paris le 13 novembre 2015.
Samedi, Bernard Cazeneuve avait déclaré que la nouvelle extension était ? absolument indispensable pour protéger nos citoyens ?. Les dispositions d'urgence ont permis aux forces de l'ordre d'effectuer des milliers de fouilles dans des logements et d'arrêter plus de 500 personnes, a-t-il précisé. En allongeant l'état d'urgence au-delà de la période électorale, le Premier ministre a déclaré : ? Nous autorisons le président et le Parlement qui seront issus des prochaines élections à disposer du temps nécessaire pour évaluer la situation avant de décider d'un éventuel renouvellement supplémentaire ?. Selon Human Rights Watch néanmoins, l'état d'urgence a eu pour conséquence des ? raids violents et discriminatoires et des arrestations domiciliaires contre des musulmans ? et créé des difficultés économiques, stigmatisant les personnes ciblées et traumatisant des enfants.