Dernière mise à jour à 10h04 le 12/12
Des personnes brandissent des drapeaux géorgien et ukrainien. Reuters/David Mdzinarishvili/ Photo d'archives. |
L'Union européenne va permettre aux ressortissants ukrainiens et géorgiens de visiter librement le bloc après que diplomates et législateurs se soient mis d'accord jeudi sur un frein d'urgence pour suspendre les exonérations de visa en cas de besoin, mettant fin à un différend au sein même de l'UE. Après l'afflux incontr?lé de plus d'un million de réfugiés et de migrants en provenance du Moyen-Orient et d'Afrique l'an dernier, l'UE a mis en place des règles de voyage assouplies pour tous les nouveaux pays, à condition qu'ils acceptent préalablement un mécanisme de suspension.
Mais les pourparlers internes à l'UE ont duré plusieurs semaines, retardant l'accord sur les exonérations de visas pour les deux anciennes républiques soviétiques et suscitant les critiques envers le bloc, accusé de renoncer aux promesses de les aider alors qu'elles essaient de s'éloigner de l'orbite de Moscou. L'accord a ouvert la voie à des exemptions de visa d'abord pour la Géorgie puis pour l'Ukraine. La suppression des visas devrait encore prendre au moins quelques semaines, mais aucun retour en arrière ne semble désormais probable.
Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a de son c?té déclaré ? On y est presque, la dispute sur le mécanisme de suspension de visa est terminée. Maintenant, c'est la dernière étape vers l'exemption de visa pour l'Ukraine et la Géorgie ?. La perspective de voyages plus facile en Europe a été utilisée par les gouvernements pro-occidentaux de Kiev et à Tbilissi pour gagner le soutien populaire nécessaire aux douloureuses réformes parrainées par l'UE. Le Président ukrainien Petro Poroshenko a salué ? des nouvelles encourageantes de Bruxelles ? et le Ministre géorgien des affaires étrangères Mikheil Janelidze a déclaré ? La Géorgie est l'Europe et cela va devenir de plus en plus tangible pour notre peuple ?. La Géorgie, avec seulement 3,7 millions de citoyens, est un cas plus facile pour l'UE, mais elle a été bloquée par l'hésitation sur l'Ukraine, qui compte 45 millions de personnes, est géographiquement plus proche et est engluée dans un conflit avec la Russie.
Selon l'accord de jeudi, la Commission européenne ou la majorité des états membres de l'UE pourront néanmoins suspendre rapidement l'exemption de visa de tout pays pendant neuf mois si ses citoyens commencent soudain à déposer beaucoup plus de demandes d'asile, restent dans le bloc plus longtemps que prévu ou causent une ? augmentation des risque pour l'ordre public ou la sécurité intérieure ?. En revanche, les négociations concernant l'exemption de visa pour la Turquie, un pays majoritairement musulman de 79 millions de personnes, sont au point mort depuis que les liens entre le bloc et Ankara se sont aggravés à la suite d'un coup d'Etat militaire raté dans ce dernier pays en juillet.