Dernière mise à jour à 13h44 le 25/08
Capture d'écran du compte officiel de Nicolas Sarkozy sur Facebook |
L'officialisation de la candidature de Nicolas Sarkozy à la primaire des Républicains pour 2017 n'est pas une surprise. Depuis longtemps, il apparaissait évident que l'ancien chef de l'Etat fran?ais cherchait à s'imposer comme le candidat de la droite aux prochaines élections présidentielles.
Ce qui surprend, en revanche, ce sont les thèmes de campagne abordés par l'ancien président fran?ais dans son nouveau livre-programme ''Tout pour la France'', à savoir la sécurité, la la?cité, la lutte contre le terrorisme, l'identité et l'autorité. Ainsi, M. Sarkozy propose notamment de suspendre le regroupement familial, car ''la grande problématique de notre politique d'immigration est d'abord celle du nombre''.
Sur le plan de la sécurité, ses positions sont très proches de l'extrême droite. '"Nicolas Sarkozy déroule un programme de rupture radicale, fait pour une bonne partie de mesures glanées [...] chez Marine Le Pen", a déclaré Laurent Joffrin, journaliste et directeur du quotidien Libération, cité par l'AFP.
Nicolas Sarkozy se rend-il seulement compte qu'il a déjà commis cette erreur en 2012 ?
En 2012, les Fran?ais ont élu Fran?ois Hollande président malgré son manque d'expérience à un poste de gouvernance car ils ne voulaient pas que Nicolas Sarkozy effectue un second mandat. A l'époque, M. Sarkozy ne comprenait pas pourquoi il était impopulaire.
A l'issue du second tour des élections présidentielles de 2012, Dominique Reynié, professeur de sciences politiques à Sciences Po, avait estimé que la défaite de Nicolas Sarkozy pouvait s'expliquer par plusieurs raisons. Selon lui, l'erreur la plus importante de M. Sarkozy était le choix stratégique de sa campagne électorale.
"[Nicolas Sarkozy] pouvait quand même être réélu, mais le choix qu'il a fait d'une campagne électorale très centrée sur des thèmes comme l'immigration en particulier ou les frontières ou une espèce d'hostilité ou de conflit avec l'Europe ont perturbé une partie de son électorat", avait-il indiqué.
Selon lui, il était évident pour tout le monde que Nicolas Sarkozy essayait d'attirer les électeurs de Marine Le Pen pendant les élections présidentielles de 2012, au lieu de souligner qu'il était le président en exercice et qu'il avait de l'expérience dans la gouvernance. Si Nicolas Sarkozy avait essayé de s'exprimer différemment en expliquant aux Fran?ais qu'il n'y avait pas d'autre solution que de faire des efforts et de mener des réformes pour lutter contre la crise économique et financière, l'histoire aurait peut-être pris un cours différent.
''Il n'a pas du tout fait ?a. Il est devenu un candidat comme les autres. Je crois que ?a a réduit sa candidature, il est devenu un candidat ordinaire, banal'', a indiqué M. Reynié.
Quatre ans plus tard. Nicolas Sarkozy a choisi une nouvelle fois une stratégie très proche du Front national. Malheureusement, la lutte contre le terrorisme et la sécurité ne sont pas le point fort de M. Sarkozy. Selon un sondage Ifop publié récemment, qui posait la question de savoir quelle personnalité politique fran?aise semblait "la plus capable d'assurer l'équilibre entre efficacité dans la lutte contre le terrorisme d'une part et protection de l'Etat de droit et de la démocratie de l'autre", 21% des personnes interrogées avaient cité Marine Le Pen en premier, tandis que Nicolas Sarkozy n'avait été cité que par 17% des sondés.
La France traverse depuis longtemps une crise économique, politique et migratoire. A présent, le spectre de la menace terroriste s'y ajoute. Les Fran?ais veulent un président honnête, capable d'affronter la crise et qui ne s'affiche pas en compagnie des riches.
En 2012, les Fran?ais ont été dé?us par Nicolas Sarkozy. En 2016, c'est Fran?ois Hollande qui les a dé?us. Nicolas Sarkozy peut-il triompher en 2017 en l'absence d'un changement radical ? La question se pose.