Dernière mise à jour à 08h59 le 24/12
L'homme qui avait décapité en juin son patron en Isère (sud-est) avant de tenter de faire exploser des bonbonnes de gaz dans une usine gazière, s'est suicidé mardi dans sa cellule en région parisienne, a rapporté mercredi la presse fran?aise.
"Il avait décapité son patron et attaqué un site gazier en juin en Isère : Yassin Salhi, qui avait recouru à une mise en scène islamiste, s'est suicidé mardi soir dans sa cellule de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis", écrit mercredi matin le journal Libération.
Selon une source proche de l'enquête, Yassin Salhi se serait pendu avec ses draps aux barreaux de sa cellule et serait décédé à 21h15, rapportent les médias fran?ais.
Le journal Le Figaro rappelle que "ce chauffeur-livreur de 35 ans avait été placé en détention provisoire fin juin 2015 après avoir été inculpé notamment pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste, enlèvement et séquestration en vue de préparer un assassinat, destruction ou dégradation et violences volontaires".
Le 26 juin au matin, ce père de trois enfants avait quitté son domicile de Saint-Priest pour se rendre au siège de son entreprise, Colicom, près de Lyon, armé d'un couteau et d'un fusil à pompe factice.
Au siège de l'entreprise, il avait chargé son véhicule de bouteilles de gaz en vue d'une livraison puis avait attendu son employeur Hervé Cornara, 54 ans, avec qui il avait déclaré avoir eu une altercation deux jours plus t?t.
Après avoir fait monter son patron dans son véhicule, il l'avait alors assommé puis étranglé, avant de se diriger vers l'usine de gaz industriels Air Products.
Sur le trajet entre l'entreprise et l'usine, Yassin Salhi avait décapité son patron puis s'était pris en photo devant la tête qu'il avait fixée sur un grillage et avait envoyé le cliché à un ami parti combattre en Syrie.
Il avait ensuite pénétré sur le site de l'usine où il était entré en collision provoquant une explosion, avant d'être ma?trisé par les pompiers arrivés rapidement sur les lieux.
Si l'homme a toujours nié toute motivation islamiste, le procureur de Paris, Fran?ois Molins, avait estimé que l'attentat correspondait "très exactement aux mots d'ordre de Daech", notamment par la volonté de Salhi de "donner à son acte une publicité maximale".
L'homme était depuis en détention provisoire dans l'attente de son procès.
Contactée mercredi matin par la radio Europe 1, la veuve d'Hervé Cornara, Laurence Cornara, a fait part de sa "colère" en apprenant le suicide de Yassin Salhi, ajoutant qu'il "aura été un lache jusqu'au bout" et qu'elle souhaitait vivement que l'homme soit jugé.