Les ministres des Finances de l'Eurogroupe ont insisté vendredi sur une privatisation transparente en Grèce, en échange d'une assistance financière à hauteur de 86 milliards d'euros à ce pays qui se trouve actuellement en faillite, dans le cadre du programme du Mécanisme européen de stabilité (ESM).

Ils se sont félicités de la conclusion mardi dernier d'un mémorandum entre Athènes et les institutions européennes plus le Fonds monétaire international (FMI) sur la troisième assistance financière sous conditions à la Grèce, qui souffre de la pénurie en liquidités. Lors de leur session à Bruxelles, les ministres ont exhorté Athènes à prendre des mesures de réformes stipulées par le mémorandum, afin de remettre l'économie sur les rails d'une croissance substantielle marquée par les finances publiques saines, la compétitivité renforcée, la création d'emplois et la stabilité financière.

Selon l'Eurogroupe, un programme de privatisation significativement renforcé constitue une étape cruciale du nouveau programme ESM en faveur de la Grèce.

Athènes a été exhorté à adopter la nouvelle législation pour assurer la transparence des procédures de privatisation, conformément aux principes et normes de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) sur la gestion des entreprises à propriété étatique.

Les ministres ont réitéré la nécessité d'établir un fonds indépendant en Grèce sous la supervision des institutions européennes avant la fin de cette année et de privatiser les avoirs étatiques qui sont évalués de manière indépendante afin d'éviter la fraude.

Ils ont demandé au gouvernement grec de soutenir le plan sur ce fonds de 50 milliards d'euros avant fin octobre prochain, pour qu'il soit opérationnel avant fin 2015.

Ce fonds aura pour mission de décider rapidement le calendrier du programme de privatisation et de gérer les avoirs valables grecques par la privatisation ou d'autres moyens.

La première enveloppe de dix milliards d'euros de la première tranche du programme ESM sera immédiatement disponible pour la recapitalisation de banques grecques, tandis que la deuxième enveloppe de 16 milliards d'euros sera décaissée à partir du 20 ao?t.

Une deuxième tranche du programme ESM de 15 milliards d'euros sera disponible avant le 15 novembre prochain et après la première évaluation.

L'Eurogroupe a estimé à cette occasion l'intervention du FMI indispensable, malgré la bouderie d'Athènes, et a favorablement accueilli la position du FMI pour conditionner le soutien financier à la Grèce avec des progrès à accomplir dans les réformes fiscale, structurelle et financière.