C'est une lettre particulièrement émouvante qu'ont publié les parents de James Foley… même si elle n'est pas signée de leur fils. Ses courriers étant confisqués, le journaliste avait en effet demandé à un de ses codétenus qui a été libéré en juin, de transmettre ces mots à ses parents...
James Foley avait bien essayé d'écrire à sa famille durant ses 21 mois de captivité, mais ses lettres étaient toutes confisquées par ses ravisseurs. Plein de ressources néanmoins, le courageux journaliste a demandé à un de ses camarades d'infortune, libéré en juin dernier, de transmere oralement un message à ses parents. Ces derniers ayant choisi de communiquer sur tout ce qui relève de la mort de leur fils afin d'en révéler le plus possible sur la stratégie du groupe islamiste, ont donc rendu public ses confidences sur la page Facebook ? Free James Foley ?, comme s'il s'agissait d'une lettre posthume.
Le journaliste évoque ainsi certains souvenirs de famille qu'il gardait précieusement en mémoire, comme ses balades au centre commercial avec son père, ses promenades en vélo avec sa mère, ou encore de sa complicité avec ses frères et s?ur. Il a également adressé des messages personnels à plusieurs personnes, demandant notamment à sa grand-mère de prendre soin d'elle. Optimiste mais réaliste, il en profite pour faire part de sa volonté que l'argent de son compte en banque –? s'il en reste ?- revienne à ses frères, au cas où… une volonté qui prend un accent ? combien tragique aujourd'hui.
Il raconte ensuite son quotidien en prison. ? Dix-huit d'entre nous ont été détenus ensemble, dans une cellule, ce qui m'a aidé ?, a-t-il confié. ? Nous avons eu des discussions sans fin sur des films, des anecdotes, le sport. Nous avons joué à des jeux créés avec des restes trouvés dans notre cellule ... nous avons trouvé le moyen de jouer aux dames, aux échecs, à Risk, et nous avons organisé des tournois ?. Ces jeux, ainsi que le fait de s'apprendre mutuellement des choses, leur ont permis de passer le temps, relate-t-il encore. ?Ils ont été d'une grande aide. (…) Nous rions pour aider à briser la tension ?.
? J'ai eu de bons et de mauvais jours ?, a résumé l'Américain qui travaillait notamment pour le GlobalPost. ? Nous sommes tellement reconnaissants quand quelqu'un est libéré ; mais bien s?r, nous aspirons à notre propre libération. Nous essayons de nous encourager les uns les autres, et de partager de la force. Nous sommes maintenant mieux nourris, et tous les jours. Nous avons du thé, parfois du café. J'ai repris presque tout le poids que j'avais perdu l'an dernier ?.
James Foley a été exécuté en représailles aux frappes américaines, qui ont débuté le 8 ao?t contre des positions tenues par l'Etat islamique dans le Nord de l'Irak, choquant le monde et convainquant le gouvernement américain d'intensifier son action.