Les socialistes fran?ais, au pouvoir depuis presque deux ans, ont connu une défaite importante, dimanche lors du second tour des municipales, alors que l'Union pour un mouvement populaire (UMP, opposition de droite) s'est félicité d'une "vague bleue", déclarant que son parti était "le premier de France". Tandis que le Front national a remporté les municipales dans une dizaine de villes.
Lors du second tour, dont le taux d'abstention est de l'ordre de 36,3%, soit un record historique, la socialiste Anne Hidalgo a battu la candidate UMP à la mairie de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet, et deviendra la première femme maire de Paris dans l'histoire.
Vu les résultats défavorables du second tour des municipales, le président fran?ais Fran?ois Hollande serait probablement obligé de procéder à un remaniement du gouvernement, voire remplacer l'actuel Premier ministre. Toutefois, compte tenu de la situation en France et dans le reste du monde, la France n'a pas beaucoup de marge de manoeuvre, et ne pourrait pas procéder à une modification importante de ses politiques financières et économiques.
Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a fourni dimanche soir des données provisoires, selon lesquelles la gauche a perdu 155 villes de plus de 9.000 habitants et le Front national en a gagné 14 ou 15.
Parlant d'une "défaite pour la gauche et le gouvernement", Manuel Valls a précisé les pertes probables de son camp: 10 villes de plus de 100.000 habitants, 40 villes de 30 à 100.000 habitants et 105 villes de 9 à 30.000 habitants. Le FN dirigera "quatorze ou quinze communes" de plus de 9.000 habitants à l'issue des élections municipales.
A l'échelle nationale, la droite remporte 45,91% des suffrages, la gauche 40,57%, l'extrême droite 6,84% et les candidats sans étiquette 6,62%, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.
Le président de l'UMP, Jean-Fran?ois Copé, a indiqué dimanche soir que face à la "vague bleue" des élections municipales, le président Fran?ois Hollande devait "absolument changer de politique, très rapidement". Ce changement doit porter sur "le plan fiscal, la lutte contre le ch?mage et (...) la précarité", a-t-il dit sur la cha?ne de télévision TF1.
Le premier parti de France, c'est l'UMP, a indiqué Jean-Fran?ois Copé.
A l'issue du second tour des municipales, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a reconnu "la défaite pour le gouvernement et la majorité". "Les réformes que nous avons engagées depuis 2 ans sont sans précédent, elles ont demandé du courage et elles vont - j'en suis convaincu - porter leurs fruits. Pour qu'elles réussissent pleinement, je suis convaincu aussi que nous devons tenir compte de toutes les interrogations, les exigences et mêmes les refus exprimés par le vote de nos concitoyens", a-t-il dit.
"C'est une désaffection de celles et ceux qui nous ont fait confiance en mai et juin 2012," a-t-il indiqué. "Le président de la République tirera les enseignements de ce scrutin, et il le fera dans l'intérêt de la France", a souligné Jean-Marc Ayrault.
Après la défaite lors du premier tour du 23 mars, les principaux dirigeants du Parti socialiste se sont mobilisés pour tenter de convaincre les électeurs d'aller voter le 30 mars.
Selon des observateurs politiques, une faible croissance économique depuis des années, un nombre élevé d'entreprises en faillite, et un taux de ch?mage élevé ont provoqué un mécontentement général des Fran?ais envers les politiques mises en oeuvre par le gouvernement, et une multiplication des mouvements de protestation.
Le taux de soutien du public pour le chef de l'Etat et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault restent toujours bas, selon des sondages. Des scandales des politiciens fran?ais ont également contribué à l'absence de l'intérêt du public pour la vie politique.