La Russie n'a pas signé un accord de paix visant à mettre fin à la crise politique en Ukraine au motif que certaines questions concernant l'accord restent sans réponse, a indiqué vendredi un médiateur russe.
Après des mois de confrontation, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch et trois des principaux meneurs de l'opposition ont signé vendredi un accord pour des élections anticipées et la réduction des pouvoirs présidentiels afin de résoudre l'impasse sanglante dans laquelle se trouve le pays, qui a fait des dizaines de morts et des centaines de blessés.
Admettant que les négociations pour résoudre la crise ukrainienne avaient connu des avancées, Vladimir Loukine, le médiateur envoyé jeudi soir à Kiev par le président Vladimir Poutine, a expliqué qu'il y avait des questions auxquelles la Russie "(n'avait) pas eu de réponses claires" concernant l'accord.
"Il n'est pas clair quelles sont les parties des négociations et qui sera responsable de quoi," a indiqué Loukine à l'agence de presse Itar-Tass à son retour de Kiev.
A la demande de l'Ukraine, Poutine a décidé tard jeudi d'envoyer Loukine à Kiev pour des négociations marathon, qui avaient déjà commencé plus t?t dans la journée avec la participation de médiateurs de l'Union européenne (UE).
"C'est une erreur pour la Russie de se joindre si tard aux négociations avec les autorités ukrainiennes, l'opposition et les représentants de l'UE," a expliqué Loukine aux médias locaux. "On aurait d? se mettre d'accord sur le format des négociations dès le début."
Il a souligné que le résultat des négociations entre les parties en confrontation était une affaire intérieure ukrainienne, et que la Russie était simplement un "témoin", faisant allusion à la forte emprise de l'UE au cours des négociations.
Par ailleurs, l'accord pour tenir l'élection présidentielle anticipée est également une affaire intérieure dans laquelle la Russie n'a pas à interférer, a-t-il ajouté.
Plus tard vendredi, le ministère russe des Affaires étrangères a rappelé que Moscou était engagé pour aider l'Ukraine à trouver des moyens de restaurer la loi et l'ordre dans le pays.
"Nous serons prêts à fournir plus d'aide aux Ukrainiens à leur demande pour normaliser la situation," a indiqué le ministère dans un communiqué publié sur son site internet.
"Nous sommes convaincus que des processus décisifs en Ukraine, comme la réforme constitutionnelle, doivent être menés avec l'implication des forces et des régions politiques, et que le projet de cette réforme doit être soumis à un référendum à l'échelle nationale," a ajouté le ministère.
Dans tous les cas, il a noté que toute forme de médiation "(devait) être menée avec un respect sans condition de la souveraineté ukrainienne."