Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a rencontré mardi de hauts dirigeants irakiens, qui ont confirmé leur soutien à la participation de l'Iran à la conférence de Genève II sur la crise syrienne.
"Nous avons discuté de la crise syrienne en détail ainsi que de l'attitude à adopter quant à la conférence de Genève II. Notre position, en Irak, est que nous soutenons la présence de tous les Etats et parties concernés dans cette crise, y compris l'Etat islamique (d'Iran)", a déclaré le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, lors d'une conférence de presse avec son homologue iranien dans la capitale Bagdad.
"Nous pensons que la participation de toutes les parties, sur la base des termes de (la conférence de) Genève I, est le meilleur moyen pour (faire réussir) cette action politique internationale", a ajouté M. Zebari.
Le ministre irakien a néanmoins minimisé l'importance des parties prenantes, en disant que "cette conférence n'est pas pour les (autres) pays, elle pour les Syriens eux-mêmes. Peut-être la participation des (autres) pays est-elle purement protocolaire".
"Nous avons déjà annoncé que si une invitation à l'Iran serait une marque de respect vis-à-vis du peuple iranien, nous accepterons une telle invitation, mais malheureusement, des pressions sont exercées sur certaines parties pour poser des préalables (à notre présence à la réunion)", a pour sa part indiqué M. Zarif.
Le ministre iranien a ensuite rencontré le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki pour discuter de l'actualité régionale et de la crise syrienne, notamment de la conférence de Genève II, selon un communiqué publié par le bureau de M. Maliki.
"Le Premier ministre a souligné que toutes les parties sans exception doivent assumer la responsabilité de trouver une solution pacifique à la crise qui s'aggrave en Syrie", explique le communiqué.
"La situation requiert une mobilisation des efforts et la participation de toutes les parties pour résoudre la crise", a déclaré M. Maliki, ajoutant qu'"aucune crise dans la région ne peut être résolue sans résoudre la crise syrienne".
Plus t?t dans la journée, M. Zarif est arrivé à Bagdad, accompagné de sa délégation, où il a été re?u par son homologue irakien, M. Zebari.
Les relations entre l'Iran, pays musulman chiite, et le gouvernement irakien, à majorité chiite, se sont considérablement réchauffées depuis que le régime à majorité sunnite de l'ancien président irakien Saddam Hussein a été renversé suite à l'invasion américaine de 2003. Dans les années 1980, l'Irak et l'Iran s'étaient mené pendant huit ans une guerre sanglante qui avait fait un million de morts.