L'humanité peut apprendre des erreurs et le?ons léguées par l'histoire.
Les diverses manoeuvres récentes et controversées du gouvernement japonais sur le chemin du réarmement nécessite une vigilance accrue de la communauté internationale qui devrait chercher à les réfréner avant qu'il ne soit trop tard, compte tenu des horreurs du siècle dernier.
Le 1er septembre 1923, un violent séisme meurtrier a secoué Honshu, l'?le principale de l'archipel nippon, tuant des centaines de milliers de personnes dont trois membres de la famille royale, et laissant environ 1,5 million de personnes sans domicile à Tokyo et à Yokohama.
Ce tremblement de terre dévastateur avait exacerbé les inquiétudes pour la sécurité et la survie du pays archipélagique, dont le territoire et les ressources naturelles étaient limitées.
Ces angoisses et cette mentalité ont été à l'origine des velléités d'expansion militaire du Japon, qui cherchait à étendre son espace vital à l'étranger.
Toujours dans les années 1920, la crise économique en provenance des Etats-Unis a anéanti l'économie du Japon, laissant environ trois millions de personnes sans emploi. Cela a également incité le Japon à accélérer son expansion militaire à l'étranger pour atténuer les tensions sur son territoire.
La Chine de l'époque, faible et déconcertée après l'effondrement de deux millénaires de système impérialiste et féodal et débordée par les querelles des seigneurs de guerre, est devenue une cible toute trouvée pour Tokyo qui convoitait des trophées pour son tableau de chasse.
Des années plus tard, un Japon fasciste et militarisé a lancé l'une des aggressions les plus sanglantes de l'histoire de l'humanité en Chine et dans d'autres pays de la région Asie-Pacifique, entra?nant la mort de dizaines de milliers de personnes avant sa défaite en 1945.
Près d'un siècle s'est écoulé depuis le tremblement de terre de 1923, le Japon a été durement frappé à nouveau en mars 2011 par un séisme de magnitude 9,0, suivi des énormes vagues du tsunami qui a déclenché une catastrophe nucléaire.
Le séisme a secoué le pays à un moment où le Japon, dirigé par un gouvernement résolument de droite, s'embourbait dans une économie morose dans le sillage de la pire crise financière mondiale depuis la Grande Dépression.
Ces similitudes frappantes avec la situation de l'archipel dans les années 1920 sont suffisantes pour mettre la communauté internationale en état d'alerte.
En s'y penchant de plus près, le contexte réel sur le terrain a de quoi inquiéter. Le gouvernement japonais dirigé par le Premier ministre Shinzo Abe semble n'avoir rien retenu des le?ons de l'histoire, préférant interpréter ses erreurs passées comme l'humiliation d'un samoura? vaincu.
Par conséquent, le Japon semble être sur la voie d'un réarmement en dépit des contraintes fixées par sa Constitution et de l'opposition à ses nouvelles aspirations militaires de la part des pays qui sont le mieux placés pour conna?tre les atrocités dont l'armée japonaise est capable si son gouvernement se laisse gagner par la parano?a.
Cherchant à camoufler ses ambitions expansionnistes, Shinzo Abe et nombre de ses ministres ont inlassablement attisé la sinophobie en invoquant la "menace chinoise" afin de rationaliser leurs motivations pour le renforcement de leur puissance militaire.
Dans le même temps, les Etats-Unis, l'ancien adversaire devenu allié du Japon, profitent de l'escalade des tensions pour rester aux commandes de la région Asie-Pacifique conformément aux souhaits de Washington.
Pourtant, il semble que le gouvernement américain ait oublié que les politiciens japonais ne jouent jamais le jeu selon les règles, et qu'à partir du moment où ils pourront donner libre cours à leurs desseins sanglants, cela pourrait représenter un danger pour les citoyens américains.
Par conséquent, les pays concernés ne devraient pas chercher encore une fois à apaiser un Japon belliqueux.
Afin que le monde ne soit pas entra?né dans un nouveau conflit sanglant, toutes les nations éprises de paix, en particulier celles de la région, doivent rester unies, prendre suffisamment de précautions contre les ambitions malveillantes du Japon, et adopter des mesures efficaces pour freiner le réarmement du Japon.
Ces contre-mesures pourraient inclure un fort consensus international à l'ONU et dans d'autres instances multilatérales pour exiger que l'administration Abe cesse de continuer d'attiser les tensions en Asie du Nord-Est. Des sanctions économiques pourraient également co?ter très cher au Japon et garantir qu'il ne franchirait plus jamais les bornes.
En raison des manoeuvres d'affirmation identitaire du Japon, la région Asie-Pacifique est une fois de plus au bord d'une situation qui ressemble à s'y méprendre à celle qui a été constatée il y a 90 ans.
Au nom de la paix dans le monde en souvenir des millions de vies qui ont été perdues au cours de la Seconde Guerre mondiale, il est absolument évident qu'il faut éviter que les horreurs de l'histoire ne se répètent et étouffer une bonne fois pour toutes les racines d'une nouvelle guerre sanguinaire.