Le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov a accusé mercredi les Etats-Unis de systématiquement éviter les contacts directs avec Moscou au sujet de l'évolution de la situation en Syrie.
"A commencer par le samedi 31 ao?t où le Département d'Etat américain a demandé de manière répétée à parler au téléphone avec le ministre des Affaires étrangères russe, Sergei Lavrov. Alors que nous avons systématiquement accepté ces demandes, la partie américaine nous a à chaque fois informé qu'il n'était pas possible de joindre le Secrétaire d'Etat," a expliqué le porte-parole du ministère Alexander Lukashevich aux journalistes.
Il a jouté que les propositions russes de fixer un horaire précis pour une conversation téléphonique avec John Kerry étaient également restées sans réponse.
Dans une déclaration séparée, le ministre des Affaires étrangères a expliqué que les intentions américaines de mener des frappes contre la Syrie contrediraient les principes du droit international.
"Une réponse de la communauté internationale et d'Etats séparés à l'usage d'armes chimiques doit se faire dans le strict cadre légal. Toute réaction doit être soutenue par les résultats d'une investigation indépendante complète," a-t-il précisé.
Moscou considère que si Damas a effectivement utilisé des armes chimiques, cela pourrait constituer une violation du droit international.
Dans le même temps, toute action militaire en puissance contre la Syrie sans sanction du Conseil de Sécurité de l'ONU aurait "tous les attributs d'une agression," a fait savoir le ministre.
Plus t?t mercredi, le président russe Vladimir Poutine a également considéré les mesures qu'étudie actuellement Washington au sujet de la Syrie comme "une agression et une absurdité".
"Elles soutiennent l'agression, parce que tout ce qui est en dehors du cadre du Conseil de Sécurité de l'ONU en dehors de la légitime défense représente une agression," a affirmé M. Poutine lors d'une réunion avec le Conseil russe des Droits de l'Homme.
"Ce que fait en ce moment le Sénat américain consiste en fait à légitimer l'agression," a conclu M. Poutine.