Les Etats-Unis vont lancer des cyberattaques contre la Syrie dans le cadre de l'action militaire que Washington envisage de mener pour punir Damas pour l'utilisation présumée d'armes chimiques, a rapporté mercredi le journal The Hill.
Selon des cyber-experts américains, le gouvernement américain pourrait utiliser des virus informatiques pour détruire la défense et les équipements syriens et espionner le gouvernement de Damas dans le cadre des frappes prévues par Washington, a indiqué The Hill sur son site Internet.
"Je pense que c'est une certitude", a déclaré Jim Lewis, directeur de recherche au think tank Center for Strategic and International Studies (Centre d'études stratégiques et internationales) basé à Washington, cité par The Hill.
Plusieurs experts ont prédit que les Etats-Unis pourraient mener des frappes aériennes ou de missiles contre la Syrie ainsi que des cyberattaques pour recueillir des renseignements et espionner le gouvernement syrien.
Pour Chris Finan, ancien responsable du ministère de la Défense, l'Agence de sécurité nationale (NSA) des Etats-Unis devrait lancer des cyberattaques contre la Syrie après que Washington eut obtenu le feu vert du Congrès pour frapper la Syrie.
"L'action de l'armée dépendra largement de la communauté du renseignement", a-t-il ajouté.
Mais les experts sont divisés sur la manière de lancer les cyberattaques contre la Syrie une fois que les Etats-Unis auront commencé à bombarder les cibles gouvernementales syriennes.
Les Etats-Unis pourraient lancer des cyberattaques pour désactiver les systèmes de défense aérienne syriens, a expliqué M. Lewis.
Mais d'autres experts ne partagent pas ce point de vue, indiquant qu'il est beaucoup plus rapide et facile de détruire les systèmes de défense aérienne syriens avec des missiles de croisière et que les Etats-Unis utiliseront probablement les cyber-armes de pointe pour un conflit de plus grande ampleur.
"Je pense simplement qu'il est plus rapide et aisé de détruire les systèmes de défense aérienne avec un missile de croisière", a déclaré Adam Segal, expert en cyber-conflit au Conseil des affaires étrangères.
En revanche, tous les experts s'accordent sur le fait que les Etats-Unis pirateront probablement les systèmes informatiques syriens pour recueillir des informations sur la défense et les armes chimiques du régime. Selon M. Segal, les Etats-Unis pourraient aussi envoyer des courriels et des SMS de propagande pour démoraliser les responsables gouvernementaux syriens.
L'administration Obama mène actuellement campagne pour faire pression sur le Congrès pour que ce dernier approuve son projet de frappes militaires contre le gouvernement syrien en vue de le punir pour l'attaque chimique présumée survenue près de Damas le 21 ao?t qui aurait fait, selon les Etats-Unis, 1.429 morts, dont 426 enfants.
Le vote autorisant l'intervention militaire en Syrie devrait avoir lieu prochainement dans les deux chambres du Congrès américain, le Sénat et la Chambre des représentants, après le retour de vacances des parlementaires le 9 septembre.