Quelque 20 jours après son arrivée en Russie, le dénonciateur américain Edward Snowden a de nouveau attiré vendredi des centaines de journalistes à l'aéroport de Cheremetyevo-Moscou, où il a rencontré des militants des droits de l'Homme, des avocats et des législateurs russes afin de demander l'asile à la Russie.
Trois heures avant la réunion à huit clos se tenant dans le terminal F de l'aéroport, plus d'une dizaine de journalistes étaient déjà présents et prêts à photographier les participants à la réunion passant par là.
Quelques heures plus tard, d'autres journalistes de médias locaux et étrangers sont arrivés en masse dans le terminal et se sont amassés près d'une grille métallique surveillée, derrière laquelle M. Snowden lisait un communiqué demandant de nouveau l'asile politique à la Russie.
M. Snowden, ancien agent du service des renseignements américain, a déjà formulé son intention de demander l'asile politique à la Russie durant la réunion, a annoncé aux journalistes l'avocat russe Vyacheslav Nikonov au terme de la réunion.
M. Snowden a accepté la condition du Kremlin lui imposant de cesser de nuire aux intérêts américains s'il souhaite rester en Russie, a déclaré M. Nikonov.
Le dénonciateur a indiqué qu'il "peut facilement accepter cette condition et qu'il n'a pas l'intention de nuire aux intérêts américains, étant donné qu'il est un patriote de son pays," a-t-il ajouté.
Plusieurs participants à la réunion à huit clos, qui s'est tenue dans la zone de transit de l'aéroport, ont confirmé les propos de M. Nikonov.
Plus t?t en juillet, M. Snowden avait fait part d'une demande similaire mais l'avait retiré dès le lendemain au motif qu'il ne pouvait accepter la condition préalable du Kremlin.
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré lors d'une récente visite en Finlande, que la condition pour que la demande d'asile de M. Snowden soit acceptée était qu'il "cesse ses activités anti-Etats-Unis".
Dans une vidéo tournée par un des participants, M. Snowden a déclaré être satisfait de son séjour à l'aéroport, mais être ennuyé par la restriction de sa liberté de mouvement comme il n'a pas de passeport russe et que son passeport a été révoqué.
"Je pense qu'il (Snowden) devrait retourner aux Etats-Unis et être jugé," a annoncé à Xinhua une touriste américaine sous couvert d'anonymat présente dans l'aéroport, avant d'ajouter que les Américains ont des avis partagés sur la question.
M. Snowden, qui est arrivé à l'aéroport le 23 juin et n'a jamais été revu depuis, est accusé de trois crimes par le gouvernement américain, dont deux sous l'acte d'espionnage, après avoir divulgué l'existence d'un projet de surveillance hautement confidentiel intitulé PRISM.
Tatyana Lokshina, représentante du bureau Human Rights Watch présente à la réunion, a déclaré à Xinhua avoir re?u un appel téléphonique de l'ambassadeur américain Michael McFaul sur le chemin en direction de l'aéroport.
"Il a présenté la position des autorités américaines et a souhaité que j'annonce aux journalistes que M. Snowden est un criminel et qu'il devrait être tenu pour responsable aux Etats-Unis," a déclaré Mme. Lokshina.
"J'ai répondu à l'ambassadeur que notre organisation ne voit pas pourquoi M. Snowden devrait être poursuivi en justice comme il a agi dans l'intérêt public," a-t-elle ajouté.
Les journalistes présents à l'extérieur de la salle de réunion n'ont pas pu rencontrer personnellement M. Snowden jusqu'à la fin, mais son apparition rapide a dissipé les suspicions selon lesquelles il aurait quitté la Russie.