Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a souligné mardi que la crise actuelle dans la péninsule coréenne ? est déjà allée trop loin ?, après l'annonce faite par la République populaire démocratique de Corée (RPDC) de redémarrer son réacteur nucléaire de Yongbyon.
? Je suis profondément préoccupé. En ma qualité de secrétaire général, il est de mon devoir d'empêcher la guerre et d'oeuvrer à la paix. Il est également de ma responsabilité de déclarer que la crise actuelle est déjà allée trop loin ?, a indiqué M. Ban lors d'une conférence de presse donnée en Andorre, où il est en visite officielle.
? Les menaces nucléaires ne sont pas un jeu. Une rhétorique agressive et une gesticulation militaire sont contreproductives par nature et alimentent la peur et l'instabilité ?, a affirmé le secrétaire général.
M. Ban a appelé au dialogue et aux négociations, soulignant que c'était le seul moyen de résoudre la crise et exprimant sa disposition à aider toutes les parties concernées à y parvenir.
En février dernier, la RPDC avait procédé à son troisième essai nucléaire, en violation des sanctions que lui impose depuis 2006 le Conseil de sécurité, suscitant une vague de condamnations, notamment de la part du secrétaire général.
Ce test avait conduit le Conseil de sécurité de l'ONU à durcir les sanctions économiques et financières à l'encontre de Pyongyang. La RPDC avait ensuite annoncé qu'elle considérait comme nul et non avenu l'armistice de 1953, qui avait mis fin à la guerre de Corée.
? Les choses doivent maintenant s'apaiser, alors que cette situation, qu'un manque de communication n'a fait qu'empirer, pourrait conduire là où personne ne veut aller ?, dit-il. ? Il n'y a aucun besoin pour la République populaire démocratique de Corée d'aller au conflit avec la communauté internationale. Je suis convaincu que personne n'a l'intention d'attaquer la RPDC à cause de désaccords sur son système politique ou sa politique étrangère. Toutefois, je crains que d'autres ne réagissent fermement à toute provocation militaire directe ?, a ajouté Ban Ki-moon.