Le secrétaire d'Etat américain John Kerry (D) et son homologue sud-coréen Yun Byung-se (G) |
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a réaffirmé mardi l'engagement de la Défense américaine envers la République de Corée et le Japon, ne reconnaissant pas le statut d'état nucléaire de la République populaire démocratique de Corée (RPDC).
"En somme, c'est simple, les agissements de Kim Jong Un sont provocateurs, dangereux et imprudents, et les Etats-Unis ne reconna?tront pas le statut d'état nucléaire de la RPDC," a déclaré le chef de la diplomatie américaine à des journalistes à l'issue d'une rencontre avec son homologue sud-coréen Yun Byung-se au département d'Etat, faisant allusion à la série de menaces faites par la RPDC sous la direction de M. Kim.
"Et je le répète, les Etats-Unis feront le nécessaire pour se défendre et défendre ses alliés, la République de Corée et le Japon," a promis M. Kerry. "Nous sommes pleinement préparés et aptes à le faire."
Il a qualifié l'alliance de 60 ans entre les Etats-Unis et la République de Corée de "critique" pour l'engagement américain en Asie. "Il s'agit du pivot de la paix et de la stabilité dans la région," a-t-il ajouté.
La RPDC a confié mardi avoir décidé de reprendre les opérations au complexe nucléaire de Nyongbyon, qui comprend entre autres une usine d'enrichissement d'uranium et un réacteur modéré au graphite de 5 MW précédemment fermé en vertu d'un accord signé dans le cadre des pourparlers à six d'octobre 2007.
Les tensions sont fortes sur la péninsule coréenne depuis que la RPDC a mené son troisième essai nucléaire le 12 février en guise de contre-mesure contre l'exercice militaire conjoint entre les Etats-Unis et la Corée du Sud.
La RPDC a également menacé de procéder à une frappe nucléaire préventive d'autodéfense et a unilatéralement rompu l'armistice qui avait mis fin à la guerre de Corée en 1953.
Lundi, la marine américaine transportait une plate-forme de radar maritime près de la péninsule coréenne afin de surveiller les manoeuvres nucléaires de la RPDC, incluant des lancements de missiles éventuels, a rapporté CNN, citant un responsable du Pentagone.
M. Kerry a également promis de travailler avec la République de Corée pour améliorer les relations entre les deux voisins dans l'idée d'atteindre leur objectif commun, à savoir une péninsule coréenne pacifique et dénucléarisée.
"Le président (Barack) Obama l'a répété à plusieurs reprises, nous sommes prêts à entamer des dialogues de négociations s'ils sont sérieux, s'ils arrêtent de nous provoquer, et acceptent de s'engager dans des discussions sérieuses," a précisé M. Kerry.
Pour sa part, M. Yun a déclaré avoir convenu avec M. Kerry de mettre en oeuvre des moyens de "dissuasion crédibles et robustes" en réponse aux provocations nucléaires de la RPDC.
M. Yun a également appelé à "être patients" face à la reprise des pourparlers à six entre les deux Corées, les Etats-Unis, la Chine, le Japon et la Russie.
"Bien qu'il s'agisse d'une tache très difficile, nous croyons que nous devrions poursuivre ces efforts patiemment, de concert avec la Chine et les autres membres," a-t-il indiqué.
M. Kerry a prévu de visiter la Corée du Sud, le Japon et la Chine à partir de la semaine prochaine, alors que la présidente de la Corée du Sud Park Geun-hye se rendra à Washington début mai afin de prendre part à un sommet avec M. Obama.