Malgré les avertissements répétés concernant la dérive droitiste de la politique japonaise, il semble que la nouvelle administration établie par Shinzo Abe ne souhaite pas apaiser les inquiétudes liées.
Au tout début de l'année 2013, des rumeurs laissaient entendre que Tokyo pourrait chercher à réviser deux déclarations officielles publiées dans les années 1990 et servant d'excuses aux victimes des atrocités de la guerre japonaise.
La Déclaration de Kono, qui a reconnu le r?le de l'Armée impériale japonaise dans la soumission à l'esclavage sexuel de milliers de femmes enlevées, et le Murayama Danwa, excuse plus vaste publiée par le Premier ministre d'alors, Tomiichi Murayama, pour les atrocités de guerre, ont longtemps été considérées comme de rares exemples de l'introspection de Tokyo.
Dans le contexte de cette tournure inquiétante des événements, le vice-Premier ministre japonais Taro Aso, lors d'un voyage officiel au Myanmar, a rendu hommage aux soldats japonais morts pendant la Seconde Guerre mondiale et enterrés au Myanmar, méprisant totalement les sentiments des personnes ayant souffert de l'agression japonaise.
Cependant, l'effort le plus important de Tokyo vers la Droite est dans la transformation de la Force d'autodéfense en une pleine force militaire, en commen?ant par l'augmentation du budget de la défense au cours de l'année fiscale 2013 pour la première fois en 11 ans.
La perspective de renaissance du militarisme au Japon éveille des souvenirs douloureux dans les pays asiatiques qui ont connu l'agression brutale japonaise et pourrait peser lourdement sur la diplomatie japonaise.
De nombreux observateurs ont prédit l'orientation politique de l'administration Abe lors de la publication de la liste des ministres du cabinet, dont la plupart sont largement considérés comme des "nationalistes radicaux".
Les hommes politiques japonais doivent garder à l'esprit que toutes les tentatives visant à étouffer l'agression se retourneront contre eux et que tout comportement de Tokyo pour transformer l'ordre mondial post-guerre apportera au pays des problèmes.
Pour devenir un "pays normal" orienté vers l'avenir, le Japon devrait freiner ses politiques orientées vers la droite.