Quelque 420.000 personnes meurent chaque année de la pollution de l'air au sein de l'Union européenne (UE), a déploré mardi le Commissaire européen à l'environnement, Janez Potocnik, à l'occasion d'une conférence sur la politique de l'air de l'UE organisée par le Bureau européen de l'environnement (EEB) à Bruxelles.
Il a qualifié ces chiffres d'"inacceptables", malgré "des progrès considérables" réalisés par l'UE dans l'amélioration de la qualité de l'air depuis plusieurs décennies. "Les pluies acides qui ont ravagé l'Europe dans les années 1980 ont été pratiquement résolues", a noté M. Potocnik.
Mais certaines des normes de l'UE sur la qualité de l'air, lancées dans les années 1990, ne sont pas encore respectées dans la plupart des Etats membres, et cette situation entra?ne des souffrances chez de nombreux gens, co?te cher à la santé publique et augmente des pertes dans l'économie, a indiqué le Commissaire.
Le secrétaire général de l'EEB, Jeremy Wates, a appelé l'UE à renforcer sa législation pour traiter toutes les sources de la pollution qui portent atteinte à la santé publique, dont les voitures, les usines industrielles, les transports, l'agriculture et les déchets.
Selon les résultats d'un sondage sur la qualité de l'air rendus publics mardi à Bruxelles, 72% des Européens affirment que les autorités publiques ne font pas suffisamment pour améliorer la qualité de l'air et 87% des personnes interrogées pensent que les maladies respiratoires constituent un grave problème.
Les normes sur la qualité de l'air actuellement en cours au sein de l'UE sont inférieures à celles de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui veut minimiser les effets des polluants de l'air sur la santé.
Pour les particules fines (PM2.5), qui constituent l'un des polluants avec le plus d'effets sur la santé,la concentration maximum autorisée par l'OMS est de 25 ug/m3, alors que ces normes n'entreront en vigueur qu'en 2015 au sein de l'UE, a précisé l'EEB, en ajoutant que l'Agence de la protection de l'environnement des Etats-Unis propose en 2013 les normes plus ambitieuses de 12 ug/m3 pour les PM2.5.
Investir dans l'air propre apportera des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux tant dans les pays développés que dans les pays émergents, "c'est un secteur où beaucoup de compagnies européennes sont des leaders mondiaux dans un marché en expansion avec le potentiel de créer la nouvelle croissance et de nouveaux emplois", a conclu M. Potocnik.