Le renoncement brutal du président américain Barack Obama à participer à un sommet avec son homologue russe Vladimir Poutine a suscité une inquiétude généralisée chez ceux qui craignent une aggravation des relations entre les Etats-Unis et la Russie. Mais des relations glaciales entre les deux puissances ne répondent ni aux intérêts de chacune des parties, ni à ceux du monde entier.
Les deux dirigeants devaient se rencontrer à Moscou avant le sommet du G20, qui aura lieu à Saint-Pétersbourg les 5 et 6 septembre, mais les Etats-Unis ont dit qu'il n'y a pas eu suffisamment de progrès dans les relations bilatérales pour justifier cette réunion.
La décision a été annoncée mercredi par le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney, qui a cité le manque de progrès dans la résolution des désaccords entre les deux pays sur la défense antimissiles et le contr?le des armements, les relations commerciales et commerciales, les questions de sécurité mondiale et les droits de l'homme comme prétexte pour reporter le sommet à une date ultérieure.
Les responsables américains ont clairement fait savoir que la décision de la Russie d'accorder à Edward Snowden, le dénonciateur du système d'espionnage Prism, l'asile en Russie pour un an n'est pas la seule pomme de discorde entre les deux pays. Toutefois, la décision d'accorder l'asile temporaire à Snowden a clairement été un tournant.
Mais il n'y a aucune raison d'être trop pessimiste au sujet des relations américano-russes. Dans une interview diffusée mardi, Barack Obama a fait part de sa frustration et de sa déception face au refroidissement rapide des relations entre les deux pays, rejetant la faute sur la ? mentalité de guerre froide ? de la Russie. Il a déclaré que les deux pays devraient être en mesure de coopérer plus efficacement.
Certes, aucun des deux pays n'a l'intention de fermer la porte à l'interaction bilatérale. La rencontre entre le Secrétaire d'Etat John Kerry et le Secrétaire à la Défense américains Chuck Hagel avec le Ministre des Affaires étrangères Sergue? Lavrov et le Ministre de la Défense russes, Sergue? Cho?gou, se poursuivait d'ailleurs toujours vendredi à Washington et Barack Obama a dit qu'il ira à Saint-Pétersbourg pour assister au sommet du G20.
A l'évidence, les deux pays attachent toujours une grande importance à leurs relations bilatérales et veulent encore améliorer leurs relations. En effet, en dépit de leurs désaccords et de quelques escarmouches, les Etats-Unis et la Russie doivent coopérer sur une foule de questions telles que la crise en Syrie et en Afghanistan.
Washington devrait s'assurer qu'elle adopte l'approche tournée vers l'avenir dont elle s'est fait l'avocat et qu'elle se soucie toujours de la situation générale des relations bilatérales lors de la gestion de questions épineuses avec la Russie, comme l'affaire Snowden.