Les Allégations d'un informateur affirmant que le laboratoire fran?ais Sanofi-Aventis ait soudoyé plus de 500 médecins en Chine fin 2007 pour booster ses ventes sont prises "très au sérieux" par la société.
Une dénonciation anonyme a déclaré jeudi au quotidien 21st Century Business Herald, que le personnel de Sanofi aurait versé environ 1,69 million de yuans (276.000 dollars) en pots de vin à 503 médecins de 79 h?pitaux à Beijing, Shanghai, Hangzhou et Guangzhou en novembre 2007. L'entreprise aurait également corrompu 43 médecins de cinq h?pitaux de Beijing sous la forme de paiements en espèces et de cadeaux mensuels de mai à octobre 2007.
Ces allégations interviennent après l'arrestation de quatre cadres chinois du cabinet britannique GlaxoSmithKline (GSK) soup?onnés de corruption et de violations liées à la fiscalité. Le haut planificateur économique chinois enquête actuellement sur les tarifs pratiqués de 60 compagnies pharmaceutiques nationales et étrangères.
Le groupe pharmaceutique britannique AstraZeneca et le belge UCB ont récemment admis être sous le coup d'une opération de cont?le menée par les autorités chinoises.
Le journal 21st Century Business Herald, basé à Guangzhou, la province du Guangdong, suppose que l'informateur a travaillé au sein de la haute direction de Sanofi-Aventi en Chine, au vu de la nature du contenu fourni à la publication.
La source du quotidien se faisant appeler ?Pei Gen? (Bacon) a déclaré que les pots de vin avaient été versés sous le nom de ?frais à titre de recherche?.
?Sanofi est confiante dans ses activités commerciales en Chine et s'est engagée à mener ses affaires sur le plan mondial avec intégrité. Nous sommes déterminés à respecter les principes éthiques qui régissent nos activités et nous nous engageons à respecter les lois et règlements en vigueur dans chacun des pays où nous opérons. Nous avons une tolérance zéro pour toute pratique contraire à l'éthique?, a insisté le groupe fran?ais. ?Actuellement, il serait prématuré de se prononcer sur les événements qui se sont produits en 2007?.
La Commission nationale de la santé et de la planification familiale a récemment adopté un plan de lutte contre ce qu'elle a appelé un comportement inapproprié dans la vente de médicaments. Li Bin, responsable de la commission, avait souligné au mois de juillet, qu'une réforme médicale était nécessaire pour lutter contre la corruption dans un secteur où de nombreux h?pitaux chinois s'appuient sur la vente de médicaments.
Le gouvernement central vient d'établir une norme de tarification pour les services médicaux fournis par les h?pitaux publics. De nombreux experts estiment que la politique qui maintient les prix des services à un niveau artificiellement bas, mettait la pression sur les h?pitaux et les médecins pour vendre plus de médicaments et éventuellement tenter d'accepter des pots de vin.
En 2012, Beijing a introduit une nouvelle réglementation sur les h?pitaux publics pour mettre l'accent sur des services médicaux de qualité et à décourager les h?pitaux et les médecins de s'appuyer uniquement sur le nombre d'ordonnances distribuées.
Dans le cadre de cette réforme, certains h?pitaux sont tenus de vendre les médicaments à prix co?tant, mais sont autorisés à facturer des frais de consultation allant de 42 à 100 yuans (les compagnies d'assurance-santé sont tenues de rembourser 40 yuans au patient). Avant les réformes, une consultation co?tait entre 5 et 14 yuans.
Mais pour Niu Zhengqian, directeur adjoint de l'Association chinoise des entreprises pharmaceutiques, la clé pour prévenir les médecins de prescrire trop de médicaments, réside dans le changement de la manière dont l'industrie de l'assurance-santé paie les h?pitaux.
?Actuellement, le secteur de l'assurance des soins de santé publique paie les h?pitaux en fonction de chaque élément du service qu'ils fournissent, en les encourageant à choisir des produits les plus chers, d'où les médecins peuvent obtenir des ristournes illégales?, a-t-il fait constater.
Un système de paiement par anticipation est également efficace, a noté Wang Hongzhi, un consultant dans le secteur des soins de santé. Grace à cette mesure, un organisme du gouvernement local verse à un h?pital une certaine somme d'argent couvrant les frais de soins de santé. En cas de surplus, l'h?pital pourra garder ce montant; par contre s'il y a un déficit, l'établissement doit partager les co?ts avec l'agence locale.
?Si le marché est plus concurrentiel, avec plus de fournisseurs privés dans le domaine des soins de santé, cela aidera également à résoudre les problèmes dans l'industrie?, a reconnu Niu Zhengqian.