Dernière mise à jour à 09h18 le 11/06
L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) prévoit une récession mondiale de 6% en 2020 "si la pandémie de COVID-19 reste sous contr?le", selon ses Perspectives économiques publiées ce mercredi.
"La pandémie de COVID-19 a provoqué la recession la plus grave jamais observée depuis près d'un siècle et fait des ravages en termes de santé, d'emploi et de bien-être des citoyens", a souligné l'organisation internationale, présentant deux scénarios : l'un voit la pandémie être ma?trisée, l'autre repose sur l'hypothèse d'une deuxième vague de contagions avant la fin de 2020.
Dans le cas où une deuxième vague épidémique serait évitée, l'activité économique mondiale devrait diminuer de 6% en 2020 pour rebondir de 5,2% en 2021 et, dans la zone OCDE, le ch?mage pourrait passer de 5,4% en 2019 à 9,2% en 2020.
Dans le scénario d'une deuxième vague épidémique provoquant un retour aux mesures de confinement, la production économique mondiale pourrait, selon les prévisions, chuter de 7,6% cette année avant de se redresser pour atteindre 2,8% en 2021, explique l'OCDE.
Les conséquences économiques des mesures de confinement strictes et relativement longues prises en Europe seront particulièrement désastreuses. Selon les prévisions, le produit intérieur brut (PIB) va chuter de 11,5% cette année dans la zone euro en cas de seconde vague, et d'un peu plus de 9% si une deuxième vague peut être évitée ; les reculs correspondants seront respectivement de 8,5% et 7,3% aux Etats-Unis, et de 7,3% et 6% au Japon.
Parallèlement, les économies émergentes telles que le Brésil, la Russie et l'Afrique du Sud doivent faire face aux défis particuliers posés par les tensions auxquelles sont soumis leurs systèmes de santé, qui ajoutent encore aux difficultés provoquées par la chute des prix des produits de base. Leur croissance économique pourrait plonger de 9,1%, 10% et 8,2% respectivement dans le scénario des deux chocs successifs, et de 7,4%, 8% et 7,5% en cas de choc unique.
Le PIB de la Chine et celui de l'Inde seront relativement moins affectés, accusant respectivement une baisse de 3,7% et 7,3% dans l'hypothèse de deux chocs successifs, et de 2,6% et 3,7% dans celle d'un choc unique.
"Dans le contexte actuel, il est évident que l'incertitude est extrême, mais les conséquences de cette situation en termes de politiques macroéconomiques ne sont pas symétriques. Les responsables de l'action publique ont eu raison de prendre sans tarder des mesures d'urgence, mais ils devraient maintenant prendre garde à ne pas les retirer trop rapidement", a indiqué le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurría.
"Des politiques hors du commun seront nécessaires pour avancer sur une ligne de crête en direction de la reprise. Relancer l'activité économique tout en évitant un second épisode de contagions nécessitera de la part des décideurs publics réactivité et flexibilité", a pour sa part déclaré la cheffe économiste de l'OCDE, Laurence Boone.
"Une augmentation de la dette publique est inévitable, mais les dépenses financées par l'emprunt devraient être soigneusement ciblées sur l'aide aux plus vulnérables et sur les investissements nécessaires pour assurer la transition vers une économie plus résiliente et plus durable", a-t-elle ajouté, précisant que "la prospérité na?t du dialogue et de la coopération, et cela est vrai au plan national comme au niveau mondial".