Dernière mise à jour à 09h35 le 12/04
L'ambassadeur chinois au Royaume-Uni, Liu Xiaoming, a appelé lundi les deux pays à travailler ensemble pour résoudre les difficultés que conna?t actuellement leur industrie sidérurgique.
Dans un article publié dans le journal The Daily Telegraph, M. Liu a observé que certaines parties au Royaume-Uni rendaient la Chine responsable des fermetures et licenciements enregistrés dans l'industrie sidérurgique britannique, accusant la Chine de "dumping" dans le secteur de l'acier en Grande-Bretagne.
? Faire de la Chine le 'bouc émissaire' ne fait que tromper le public et ne contribue aucunement à résoudre le problème ?, a déclaré M. Liu.
M. Liu a souligné plusieurs facteurs à l'origine des difficultés du secteur sidérurgique britannique, dont le passage d'une économie industrielle traditionnelle à une économie moderne reposant sur les services et la finance, la surcapacité mondiale liée à la faible demande, et les co?ts élevés de la production sidérurgique britannique.
Les exportations sidérurgiques de la Chine en Grande-Bretagne ne doivent pas être rendues responsables de cette situation car les importations d'acier de Chine ne représentent qu'une fraction du total des importations d'acier britanniques, que ce soit en volume ou en valeur.
Sur 6,66 millions de tonnes d'acier importées au Royaume-Uni en 2015, seules 760 000 tonnes, soit 11%, provenaient de Chine. En valeur, ces importations représentaient 457 millions de dollars, soit 7,6% seulement du total des importations d'acier britanniques, de 5,98 milliards de dollars.
De plus, les produits sidérurgiques de Chine sont principalement des produits à faible valeur ajoutée, comme les tiges et plaques d'acier ordinaires, que le Royaume-Uni ne fabrique plus et importe de toute fa?on d'autres pays, a fait valoir l'ambassadeur.
? Par conséquent, les importations de Chine n'ont pas d'impact sur le marché britannique de la sidérurgie. Au contraire, en important de l'acier de Chine, des activités britanniques comme l'automobile, les machines, le batiment et travaux publics et d'autres secteurs encore sont parvenus à réduire leurs co?ts et à augmenter leur marge bénéficiaire ?, a déclaré M. liu.
Comme leurs homologues britanniques, les sidérurgistes chinois connaissent également des difficultés, et même des difficultés ? plus graves et problématiques ?, a indiqué M. Liu.
La Chine a réduit sa capacité de production d'acier de 90 millions de tonnes et réduira encore sa capacité d'acier brut de 100 à 150 millions de tonnes au cours des cinq prochaines années, a-t-il dit.
? Cette nouvelle vague de réductions entra?nera plusieurs millions de licenciements et de réimplantation d'ouvriers sidérurgistes, beaucoup plus qu'au Royaume-Uni ?, a-t-il souligné.
? La Chine comme le Royaume-Uni devront faire face à des défis majeurs dans l'avenir, pour réformer et redynamiser notre secteur sidérurgique respectif, et pour aider et soutenir les ouvriers qui risquent de perdre leur emploi ?, a-t-il dit.
Les gouvernements chinois et britannique estiment qu'il devrait y avoir plus de dialogue et de coopération entre eux, a-t-il dit, ajoutant que travailler l'un avec l'autre plut?t que l'un contre l'autre était la seule voie menant à une solution.
La surcapacité dans l'industrie sidérurgique est un problème mondial, qui appelle à une solution mondiale par un renforcement de la communication et de la communication entre tous les acteurs de la sidérurgie dans le monde, car ceux-ci ont une responsabilité commune d'assurer l'ordre du commerce d'acier et le développement sain de l'industrie sidérurgique au niveau mondial, a déclaré M. Liu.
En septembre, les dirigeants du monde entier se réuniront à Hangzhou en Chine pour le sommet du G20, qui portera principalement sur les moyens de lutter contre les pressions baissières mondiales, d'inventer des modèles de croissance innovants et de renforcer le commerce et l'investissement au niveau international.
? C'est mon espoir et ma conviction que la Chine et le Royaume-Uni travailleront ensemble pour renforcer le dialogue, dépasser les difficultés actuelles et créer un avenir durable pour les secteurs sidérurgiques des deux pays ?, a déclaré M. Liu.