Dernière mise à jour à 14h51 le 14/10
La réalisatrice Bindu De Stoppani, née en Inde et élevée en Suisse, qui a réalisé en 2017 le film "Finding Camille" (En voiture Camille!), se dit fascinée par les films chinois et intéressée à l'idée d'explorer des collaborations avec des confrères et consoeurs chinois.
Dans un entretien accordé à Xinhua à l'occasion de la Semaine de la langue italienne et de la projection de son film à l'ambassade de Suisse à Beijing, elle a confié à propos de cette perspective de collaboration : "Absolument! J'aimerais bien. Tout dépend de ce qu'une société de production chinoise recherche et de ce que je pourrais offrir en tant que réalisatrice étrangère".
De Stoppani est née en Inde d'une mère italo-suisse et d'un père américain, avant de grandir en Suisse et dans d'autres pays. Son deuxième long métrage, "Finding Camille", tourné en italien, est sorti en octobre 2017 avec à l'affiche Anna Ferzetti, Luigi Diberti et Nicola Mastroberardino.
L'italien est l'une des quatre langues nationales de la Suisse, avec 8,1% de la population helvète le parlant. La Suisse attache une grande importance au maintien de son multilinguisme. L'ambassade et les consulats de Suisse en Chine organisent chaque année une Semaine de la langue italienne pour présenter la culture et la vie de la région italophone de Suisse, pour l'essentiel située dans le canton du Tessin (sud-est).
Interrogée sur ce qui la fascine dans les films chinois, Bindu De Stoppani dit les "adorer", notamment leur esthétique. "Regarder les mêmes histoires auxquelles nous sommes habitués en Occident, avec un point de vue différent, une vision différente, me fascine. Je ne suis malheureusement pas aussi instruite dans l'immensité du cinéma chinois et j'aimerais absolument en savoir plus et travailler en Chine sur un projet".
La Chine est le deuxième plus grand marché cinématographique dans le monde. Passé le premier choc du nouveau coronavirus, il a connu une reprise rapide, avec les recettes au box-office dépassant 3,95 milliards de yuans (583 millions de dollars) au cours des huit jours de congés autour de la fête nationale qui se sont achevés jeudi.
"L'AMOUR EST UNIVERSEL"
Bindu De Stoppani devait assister à la projection de son film à Beijing, mais le COVID-19 l'en a empêché.
Commentant la relation père-fille, sujet de "Finding Camille", dans les différentes cultures, elle a déclaré: "Je ne suis malheureusement pas encore allée en Chine, donc je ne peux pas tout à fait commenter la fa?on dont les pères et les filles se comportent de manière similaire ou différente dans les deux cultures (...), mais je pense que l'amour est universel".
"Où que vous soyez, l'amour, l'approbation, le besoin d'être compris traversent les frontières et l'amour pour un parent qui traverse une maladie est le même partout", a-t-elle estimé.
Alors que "Finding Camille" se concentre sur la maladie d'Alzheimer dont souffre le personnage du père, Bindu De Stoppani a estimé que la santé mentale était devenue un sujet crucial en cette période de pandémie.
Pour elle, "le COVID-19 a vraiment mis en évidence à quel point notre santé mentale, la santé mentale de tout le monde, des enfants aux adultes, a été affectée. Nous devons vraiment prendre cela au sérieux. Parce que la solitude, l'isolement et la marginalisation ne sont en aucun cas sains pour nous, êtres humains".
Interrogée sur ses nouveaux projets, elle a confié que son prochain film "est l'histoire de trois amis d'enfance qui se retrouvent pour disperser les cendres d'un quatrième ami décédé dans les montagnes où ils se sont tous rencontrés trente ans plus t?t, dans un camp pour enfants. Puis ils se perdent dans le désert. C'est une aventure humoristique!".