Participant à la 7e édition chinoise de la tournée musicale Mars en Folie 2014, l'artiste belge auteur et interprète Jali a accordé une interview exclusive au Quotidien du peuple en ligne.
Né au Rwanda, et grandi en Belgique avec un retour dans son pays natal pour des études secondaires. Le chanteur agé de 25 ans, Jean-Pierre Ntwali Mucumbitsi, de son nom de scène Jali (en référence à la plus haute colline de la capitale Rwandaise), a été bercé dans son enfance par Jo Dassin, et influencé par Bob Marley, Tacy Chapman et particulièrement par le guitariste Lokua Kanza et est un vrai autodidacte dans le monde de la musique. Le jeune artiste s'est vu décerné en Belgique en 2012 le prix de l'Artiste de l'année aux Octaves de la musique, avec son premier album ?Des jours et des lunes? certifié disque d'or.
Jali : Dans ce métier, l'avantage d'être autodidacte c'est de pouvoir aller rapidement à l'essentiel, mes premières chansons étaient assez simples en tant que composition et cela m'a permis d'amener les mélodies plus loin, de trouver vraiment les bons mots pour exprimer très simplement ce que je voulais faire passer comme message, sans avoir forcément une connaissance musicale au niveau de la théorie. Je crois que c'est ce qui a plus dans le 1er album ?Des jours et des lunes?.
Peter S, 34 ans, percussionniste : Jali et moi représentons la vraie Belgique, puisqu'il représente la Wallonie et moi la Flandre. Pour résumé mon parcours, j'ai appris au départ la percussion en Belgique, puis je suis allé me perfectionner à Cuba, j'ai été joué en Afrique et je suis très heureux de pouvoir travailler avec des artistes comme Jali et de l'accompagner pour la tournée 2014 de Mars en folie en Chine
De la Belgique à Cuba une passion pour la musique
Jali : Avec Peter, c'est un peu une histoire commune qu'on partage, lui a étudié la percussion à Cuba, c'est comme ?a qu'il a pu notamment se retrouver sur scène avec un certain chanteur cubain qui se nomme Pucho. Et en 2008, dans notre belle capitale Bruxelles, on s'est rencontré un soir dans un bar autour d'une chanson. Ensuite, je suis allé à Cuba pour tourner le deuxième clip Des jours et des lunes, et depuis Peter est devenu mon percussionniste officiel.
Habituellement nous somme 5 sur scène, avec en plus un guitariste, un claviériste et un bassiste, mais pour Mars en folie en Chine, nous sommes deux. Comme cela fait longtemps qu'on tourne ensemble, et que Peter conna?t toutes les chansons, je sais que pendants les concerts je peux me reposer sur lui.
J'adore chanter, que ce soit sur scène, devant un simple micro, pour les médias, pour des amis, il ne faut jamais me prier très longtemps pour que je chante. Je sais pas si c'est ma raison de vivre, mais en tout cas c'est quelque chose que j'aime vraiment faire.
Peter : C'est vrai que Jali dégage une énergie énorme, car il a vraiment fort progresser, il a commencé la musique en 2008, et même au début avec ses premiers accords, je l'ai toujours connu avec cette belle énergie. Ayant eu l'honneur d'avoir collaboré avec de nombreux artistes, c'est ce qui m'a tout de suite plus chez lui, car Jali à ce charisme, cette chaleur, toujours souriant, avec cette simplicité que beaucoup de chanteurs n'ont pas.
Jali: J'ai la chance d'être très jeune, je fais de la musique seulement depuis 2007 et j'ai déjà un album derrière moi (disque d'or en plus), là je prépare mon deuxième, c'est certain que j'ai eu un parcours atypique et à une vitesse folle. Par contre, j'espère que cela ne soit pas éphémère, pour cela il faut donner de la contenance à sa musique, donner du fond, aussi bien musicalement que textuellement. Par contre, je n'ai pas changé ma musique pour la vendre, mes chansons très naturellement et personne ne m'a obligé à le faire font 3 minutes 30, comprenant couplet refrain, couplet refrain. J'ai de la chance que la musique que j'aime soit de la variété et soit devenue commerciale, mais c'est simplement ma culture musicale.
Mars en Folie en Chine
Jali : Ma première réaction quand on m'a parlé de cette tournée : Quoi en Chine, pendant trois semaines, Mais qu'est-ce que je vais allez faire là-bas ? On m'a répondu, tu vas chanter tout simplement. J'ai répondu ok d'accord. C'est aussi simple que cela.
Comme je le disais tout simplement le plaisir de jouer de chanter, de voyager, de partager la musique avec les gens, mais surtout avoir comme prétexte la musique pour des rencontres à l'autre bout du monde, c'est génial !
J'avoue que je connaissais pas grand chose de la Chine avant d'arriver ici. Etant actuellement en plein enregistrement de mon deuxième album et me trouvant tout le temps en studio, je n'ai pas eu le temps de me documenter et de faire des recherches sur le Net. Mais je n'ai aucun a priori ni préjugé sur ce pays, je vais le découvrir par moi-même. Pour le moment, nous sommes agréablement surpris. Par exemple à la conférence de presse de ce matin à Beijing, la plupart des professionnels et journalistes présents semblaient appréciés le fait de pouvoir découvrir des artistes qui chantent dans une autre langue et dans un style qu'ils n'ont pas l'habitude d'entendre. De mon c?té, je trouve que c'est une belle occasion pour les Chinois d'accueillir des artistes comme nous, car je pense que dans ce pays il n'y a pas forcément beaucoup de concerts en fran?ais.
Peter : j'ai l'impression que la Chine est beaucoup plus ouverte par rapport à ce qu'on peut penser nous les Européens. Nous sommes ici que depuis 24h et on a eu des contacts très chaleureux et on est libre de nos mouvements.
Jali : Pour cette tournée en Chine, on va chanter essentiellement de nouvelles chansons, le premier album est sorti en 2011, j'ai fait entre temps 3 ans de concerts et une tournée un peu partout. Ces chansons là, non pas que je ne les aimes plus, mais je reprendrai sur cette tournée seulement quelques titres. La Chine est donc pour moi une belle occasion d'interpréter de nouveaux morceaux en fran?ais, et aussi de leur donner vie face à un public, avec un style à la fois proche du premier album mais avec un peu plus de rythmes, mais j'en dis pas plus ce sera la surprise...
Pour la présentation devant la presse chinoise, j'ai interprété un extrait de ?Si j'avais un bateau?, en fait c'est une chanson que j'ai écrit un soir en regardant un reportage à la télé sur une ?le aux oiseaux qui s'appelle Espa?ola se trouvant près d'Ha?ti. Espa?ola est le premier single du premier album. Cette ?le aux oiseaux m'ayant inspiré une idée d'évasion et d'horizon un peu lointain. Ce bateau imaginaire dont je parle dans la chanson, étant plus une métaphore, pour inciter à aller voir plus loin que le bout de sa rue.
Grace à la délégation wallonie Bruxelles de Beijing, nous allons participer à plusieurs ateliers pour rencontrer des jeunes Chinois, des artistes et étudiants. On va vraiment avoir la possibilité de rencontrer des gens de notre age, en tout cas de notre génération, en quelque sorte un jeu de miroir pour voir ce que proposent les jeunes artistes en Chine.
La Francophonie en Chine
Jali : La langue fran?aise est ma langue maternelle et c'est la raison pour laquelle j'ai décidé de chanter en fran?ais, car pour moi c'était plus facile de trouver le bon mot qui va avec la bonne émotion dans ma langue. Alors que souvent des jeunes de mon age se trompent en pensant que l'anglais sonne mieux ou que c'est plus simple d'écrire dans la langue de Shakespeare. Cette chanson fran?aise là, pour moi elle est naturelle. Je suis actuellement en Chine en tant que représentant francophone, je suis heureux de pouvoir franchir cette barrière de la langue en allant vers une autre culture, mais en essayant de leur faire comprendre ma musique.
Peter : Pour moi c'est très intéressant en tant que Flammand de pouvoir travailler en utilisant la langue fran?aise, car en général je travaille surtout avec des artistes qui chantent en anglais. C'est aussi un challenge pour moi, de pouvoir progresser chaque jour en fran?ais.
Jali: Pour nous, c'est un beau challenge et ?a va être intéressant de voir comment le public va réagir, car on va jouer dans 14 villes chinoises et dans différents lieux comme des universités et des alliances fran?aises.
Pour conclure, je dirai que pour nous les mots d'ordre de ce voyage en Chine sont la découverte et la curiosité, afin de poser des questions, regarder et s'enrichir de ce que l'on peut voir, manger, toucher et de ce qu'on va jouer et chanter pendant les concerts.
Pour moi, la musique c'est quelque chose qui se vit, bien plus que le simple fait de parler, j'invite simplement les gens à venir me voir sur scène.