Une cl?ture est actuellement visible à l'endroit où sera construit la réplique grandeur nature de la Cité interdite de Beijing dans la région de Wyong près de Sydney, le 16 juin 2013. [Photo/agences] |
Wyong, la région c?tière australienne se trouvant près de Sydney, est une jolie étendue de plages immaculées et de zones humides où la faune foisonne, mais peu présente sur l'agenda de voyage de la plupart des touristes chinois.
Le maire local et un homme d'affaires chinois ont de grands projets pour changer cela, avec le projet de la construction d'un parc à thème de plus de 500 millions de dollars australiens (480 millions de dollars) qui comprendra la réplique de la Cité interdite et un temple de neuf étages abritant un géant Bouddha.
?Nous étions au quatrième ou cinquième (gouvernement local) conseil, quand toutes les personnes se sont approchées de nous et se sont mises à rire?, a déclaré le maire de Wyong, Doug Eaton, qui espère avoir le dernier mot avec ce programme de développement qui pourrait attirer des millions de touristes chinois.
Les Nouvelles du parc ont déjà fait les gros titres en Chine, avec la théorie que ce projet attirera un public chinois, de la même manière que les Américains sont nombreux à visiter EuroDisney. Une ic?ne culturelle et familière dans un lieu nouveau et exotique. L'année dernière aux Etats-Unis, il avait été question de construire une réplique de la Grande Muraille sur une cha?ne de montagnes surplombant Los Angeles, mais ce projet n'a jamais vu le jour.
Le parc australien, dont le début de la construction est prévue pour l'année prochaine, est l'une des tentatives les plus insolites de l'Australie pour remporter une tranche du plus grand marché du tourisme mondial, pour stimuler son économie et remplacer un secteur minier qui s'affaiblit.
Certains économistes ayant exprimé leurs préoccupations quant à une première récession du pays depuis 22 ans, l'Australie se tourne à nouveau vers son plus grand partenaire commercial, en ciblant cette fois les riches globe-trotters chinois.
Au niveau mondial, les touristes chinois auraient dépensé 102 milliards de dollars en 2012, selon l'Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies, contribuant pour 3,8 milliards de dollars australiens à l'économie du pays. Globalement, le tourisme directe de la nation a rapporté 41 milliards de dollars du pays, soit 2,8% du produit intérieur brut australien et emploie plus d'un demi-million de personnes, selon le Bureau australien des statistiques.
Gardant un oeil sur le prix des revenus, le Premier ministre Julia Gillard était à la tête d'une délégation de haut niveau qui s'est rendue en Chine en avril, a annoncé la création d'un commerce annuel et la tenue d'un salon du tourisme, tout en acceptant de faire du dollar australien seulement la troisième monnaie à être directement échangée contre le yuan après le dollar américain et le yen japonais.
Pour les agents de voyage australiens, les visiteurs chinois retiennent du pays leciel grand ouvert, un arrière-pays accidenté, une faune unique et des activités de plein air. Mais la réalité est que ces touristes veulent des casinos et non des koalas ou kangourous.
?Le comportement est différent par rapport à la motivation?, a déclaré Andrew McEvoy, directeur d'un organisme de tourisme australien. ?Ils arrivent ici et trouvent la nature en ville, mais les point forts pour eux restent les boutiques, les restaurants et les jeux ou de divertissement?.
Liu Jiaxuan, une visiteuse du nord de la Chine, la vingtaine d'années, a prévu de passer la plupart de son séjour de dix jours à Sydney et Melbourne.
?Je suis vraiment très intéressée par ces petits cafés et petites galeries, vous savez, ces endroits avec une individualité distincte?, a confié Liu, en flanant près du bord de mer de l'Opéra de Sydney.
Le shopping est aussi le must sur sa liste, en dépit de la force du dollar australien : ?Nous avons été au Japon, en Corée du Sud, à Hong Kong, mais les boutiques duty-free ici ont les meilleurs prix?.
Les entreprises se préparent
Le deuxième plus grand magasin australien, David Jones, a lancé le mois dernier un partenariat avec UnionPay, dominant le marché des cartes de paiement en Chine.
Le groupe h?telier Accor, qui exploite notamment les cha?nes de Sofitel, Novotel et Ibis, propose des plats chinois dans ses menus, en fournissant les journaux chinois et les stations de télévision, ainsi que la formation du personnel pour appréhender les différences culturelles.
Guerre du jeu
Dans le secteur des jeux lucratifs, l'Australie doit faire face à une concurrence rude. Macao, la plus grande destination pour le jeu, devrait ouvrir plus de six nouveaux casinos dans les trois prochaines années. Les Philippines envisagent également dans trois ans, la construction d'un grand complexe de divertissement associé à plusieurs projets à Manille.
A Sydney, les compagnies Crown Ltd and Echo Entertainment Ltd se livrent une guerre de plus en plus agressive pour s'emparer du marché du jeu à destination des touristes chinois.
Echo, qui détient une licence exclusive d'exploitation d'un casino dans la ville proche du port jusqu'en 2019, milite pour une extension de cette exclusivité et l'extension de son Star casino, en espérant bloquer les plans de Crow qui souhaite attirer les fans de jeux les plus fortunés.
Crow a le projet d'un h?tel six étoiles pour un co?t d'1 milliard AUD et d'un développement résidentiel sur le front de mer de Sydney. Pour le propriétaire majoritaire, le milliardaire James Packer, ce programme fera venir ?des milliers de touristes chinois à Sydney qui, autrement, bouderaient la ville?.
Croz et Echo doivent soumettre des propositions avant le 21 juin aux autorités qui valideront un seul projet, ce qui signifie pour la société Crow, la possibilité d'ouvrir un deuxième casino, ou alors permettre à son concurrent de rester l'opérateur unique du jeu dans la capitale australienne.
Les professionnels de l'industrie ont déclaré que le gouvernement pourrait approuver le développement Barangaroo de la société Crow, ce qui permettrait à Packer d'ajouter à son empire du jeu, le marché asiatique en pleine expansion.
Pour David Green, directeur général de Consulting Newpage à Macao, les deux casinos de Sydney pourraient ajouter 1 milliard de dollars sur le marché local, en portant le montant à 5 milliards de dollars en revenus de jeu chaque année, à égalité avec Singapour, qui occupe la troisième place mondiale du marché du jeu.
Panda Paradise
Pendant ce temps, la société privée australienne et son programme de parc à thème chinois (PTCA), quant à elle, espère que ce projet à environ 90 km (56 miles) au nord-est de Sydney sera une destination majeure aux c?tés de l'Opéra et du Harbour Bridge.
PTCA prévoit de soumettre un plan de développement complet pour le parc de 15 hectares, dans les mois qui viennent et commencer la construction au second semestre de l'année prochaine. Ce parc sera divisé en sept différentes sections culturelles, comprenant notamment le "Panda Paradise", un établissement d'enseignement cinéma 4D et un musée de cire pour les enfants.
L'entrée au parc sera gratuit, avec des revenus provenant de dizaines de points de restauration prévus ainsi que d'autres activités.
?Cela va montrer notre culture d'une manière créative, ce n'est pas une copie?, a déclaré le président du PTCA Bruce Zhong, qui a acheté en 2012 la parcelle du terrain du Conseil de Wyong pour 10 millions de dollars australiens.
?J'aimerais y aller, puisqu'il s'agit de la Chine?, a confié Dai Miaohua, un chef de bureau à Shanghai en profitant avec sa famille des paysages du Circular Quay de Sydney. ?J'ai toujours été intéressé par les batiments traditionnels?.
Un avis qui n'est pas partagé par tous.
?Je n'aime pas l'idée d'un Chinatown?, a déclaré Liu. En demandant pourquoi ne pas construire un Disneyland ?