Dernière mise à jour à 08h37 le 07/06
Deux responsables chinois ont fustigé lundi le projet du Japon de rejeter les eaux usées radioactives de la centrale nucléaire de Fukushima dans l'océan, le qualifiant d'"irresponsable".
Le projet du Japon n'est pas une affaire domestique japonaise, mais un problème majeur qui a un effet sur l'environnement maritime et la santé publique du monde entier, a déclaré le directeur de l'Autorité chinoise de l'énergie atomique Zhang Kejian, lors d'une réunion du Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Au mépris des inquiétudes légitimes des autres pays et de son propre peuple, le Japon n'a donné aucune réponse crédible aux préoccupations des parties concernées, et n'a pas consulté ses voisins à ce sujet, a souligné M. Zhang.
Lundi après-midi, le Japon a commencé à faire entrer de l'eau de mer dans un tunnel sous-marin con?u pour rejeter les eaux usées radioactives de la centrale de Fukushima dans l'océan, selon les médias locaux.
Il est "inacceptable" que le Japon poursuive ce projet sans vérifier la fiabilité à long terme des technologies et des équipements de purification concernés, a déclaré M. Zhang.
Il a exhorté le Japon à prêter attention aux préoccupations de la communauté internationale, à remplir ses obligations internationales et à éliminer les eaux contaminées de manière scientifique, ouverte, transparente et s?re.
Un représentant japonais a affirmé lundi lors de la réunion du conseil d'administration de l'AIEA que les eaux usées de Fukushima n'étaient pas différentes des eaux rejetées par les centrales nucléaires en fonctionnement normal, et que ce projet avait été examiné et certifié par l'AIEA.
En réponse, Li Song, représentant permanent de la Chine auprès des Nations Unies et d'autres organisations internationales à Vienne, a fait valoir que le ministère japonais de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie avait proposé cinq plans pour l'élimination des eaux usées, auxquels s'ajoutent d'autres plans présentés par les experts des pays voisins. Néanmoins, le Japon a unilatéralement décidé d'adopter la solution de rejet des eaux usées dans l'océan, sans même délibérer sur les autres options.
"Le comité d'experts du gouvernement japonais a donné une explication claire de ce projet : c'est l'option la moins chère, qui présente les risques de pollution les plus faibles pour le Japon lui-même", a indiqué M. Li, ajoutant que cette décision égo?ste ne faisait que transférer les risques de pollution aux pays voisins.