Dernière mise à jour à 14h16 le 20/11
(Photo/China Daily) |
Une surveillance rigoureuse des importations de produits alimentaires de la cha?ne du froid et la mise au point des stratégies de confinement et de tests sont les dernières armes de la Chine dans la bataille contre le COVID-19 au moment où le pays se prépare à d'éventuelles résurgences de l'épidémie cet hiver.
Alors que la transmission locale du nouveau coronavirus est sous contr?le depuis des mois, les experts de la santé publique en Chine ont toutefois mis en évidence le risque de nouvelles flambées liées au virus, ralentissant les importations de produits surgelés.
Au moment où la vie domestique et la production reviennent à la normale, les experts ont salué les efforts des gouvernements locaux pour remplacer les confinements généralisés et les tests à l'échelle de la ville par des mesures plus ciblées et plus économiques pour réduire les perturbations du développement socio-économique.
? Un nombre croissant de preuves montre que les fruits de mer ou les produits carnés congelés sont susceptibles d'importer le virus des pays gravement touchés en Chine ?, a déclaré Wu Zunyou, épidémiologiste en chef au Centre chinois de contr?le et de prévention des maladies. Il a fait ces commentaires la semaine dernière dans un article publié sur le site Internet de la Commission centrale d'inspection de la discipline du Parti communiste chinois.
? Cette découverte a incité les responsables des douanes à intensifier les tests sur les importations, et a poussé les régulateurs du marché local et les autorités sanitaires à renforcer la surveillance du secteur de la cha?ne du froid ?, a-t-il noté.
Dans une interview accordée à China Newsweek le mois dernier, M. Wu a déclaré que les risques de transmission de virus provenant des importations de fruits de mer contaminés seraient probablement plus importants que ceux des passagers entrants.
De fait, comme l'a souligné lors d'une récente interview Feng Zijian, directeur adjoint du Centre de contr?le et de prévention des maladies chinois, depuis juin, au moins trois flambées majeures ont été liées à des importations de produits surgelés, à savoir la résurgence de l'épidémie de Beijing en juin avec 335 cas confirmés, celle de Dalian, dans la province du Liaoning (nord-est de la Chine), fin juillet avec 92 cas confirmés et celle de Qingdao, dans la province du Shandong (est de la Chine), en octobre qui a abouti à 14 cas confirmés.
Selon la Commission nationale de la santé, à l'exclusion d'une épidémie majeure à Urumqi, la capitale de la région autonome ou?ghoure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), qui a enregistré plus de 800 cas confirmés, ces trois résurgences de l'épidémie représentent près de 85% des cas domestiques depuis juin. La source des infections à Urumqi fait toujours l'objet d'une enquête.
De son c?té, Zhang Wenhong, directeur du département des maladies infectieuses de l'h?pital Huashan de l'Université de Fudan à Shanghai, a averti que les préoccupations liées aux importations de produits alimentaires de la cha?ne du froid augmenteront à mesure que les expéditions de marchandises en Chine augmentent. ? Les ports terrestres et les aéroports internationaux en Chine devront faire face au risque ?, a-t-il déclaré.
M. Wu a pour sa part expliqué que le contr?le des virus dans le secteur de la cha?ne du froid implique trois niveaux de test : des échantillons de marchandises importées et de leur emballage extérieur, des échantillons prélevés sur des véhicules et des entrep?ts frigorifiques et des tests sur les employés impliqués dans la manipulation de ces produits.
Les tests sont mis en ?uvre régulièrement dans tout le pays et ont commencé à porter leurs fruits grace à des alertes opportunes.
Des responsables du Centre de contr?le et de prévention des maladies de Nanjing, capitale de la province du Jiangsu (est de la Chine), ont déclaré le 10 novembre qu'ils avaient réussi à bloquer et à sceller certaines importations de la cha?ne du froid d'entrer sur le marché après que des expéditions en provenance d'Argentine ont été testées positives au virus lors d'un test de routine.
Puis, du 13 au 16 novembre, les gouvernements locaux de neuf régions ont annoncé avoir détecté le virus sur les importations de produits alimentaires de la cha?ne du froid ou sur leurs emballages, entra?nant la fermeture immédiate des installations touchées et le scellage des produits contaminés.
He Peng, un porte-parole de la Commission de la santé de Tianjin, a indiqué lors d'une récente conférence de presse qu'un docker local avait été confirmé avoir contracté le virus après un test de routine sur du porc congelé en provenance d'Allemagne ayant été testé positif.
Le 9 novembre, le Conseil des affaires d'état -le gouvernement chinois- a publié une directive exigeant une désinfection approfondie des importations de la cha?ne du froid après avoir collecté des échantillons à des fins de test et exhortant à la mise en place de systèmes de suivi.
Le 16 novembre le ministère des Transports a publié une autre directive exhortant toutes les entreprises, quais et terminaux de fret impliqués dans la logistique de la cha?ne du froid à protéger leurs employés en première ligne en appliquant des protocoles de sécurité, en surveillant leur température corporelle et en effectuant des tests d'acide nucléique. Il a également souligné l'importance d'une désinfection stricte et régulière du matériel de transport et des véhicules.
M. Wu, du Centre de contr?le et de prévention des maladies, a déclaré : ? Au lieu d'imposer une interdiction imprudente et simple sur tous les aliments importés, la Chine a décidé d'intégrer la gestion des produits de la cha?ne du froid dans le travail régulier de lutte contre les maladies et d'atténuer les risques au niveau le plus bas possible ?.
Des efforts similaires visant à trouver un équilibre entre la lutte contre le virus et la poursuite du rythme de la reprise économique font partie des ajustements de la portée et de la durée des mesures de lutte de longue date contre l'épidémie.