Dernière mise à jour à 13h46 le 30/04
Il n'y a aucune preuve de manipulation des données sur le COVID-19 par la Chine, et celles-ci devraient être utilisées non seulement pour l'étalonnage des modèles afin de formuler des mesures politiques visant à ralentir l'infection, mais aussi pour guider les politiques d'autres pays, ont affirmé des chercheurs.
L'étude datée de mardi a été menée par Christoffer Koch, économiste principal de la Banque fédérale de recherche de Dallas, et Ken Okamura, chercheur à l'école du commerce Sa?d de l'Université d'Oxford.
Contrairement aux spéculations selon lesquelles la Chine aurait sous-estimé le nombre de personnes touchées par le nouveau coronavirus, "nous n'avons trouvé aucune preuve que les Chinois ont manipulé leurs statistiques sur le COVID-19", a affirmé l'étude, qui a eu recours à la loi de Benford, une technique évaluant la véracité des statistiques.
Cette méthode est utilisée pour détecter les fraudes ou les failles dans la collecte de données sur la base de la distribution des premiers chiffres des données observées.
Les données chinoises depuis février avaient déjà montré l'efficacité des mesures de quarantaine pour ralentir la progression de la maladie, tant dans le Hubei que dans d'autres provinces chinoises.
L'étude a mis en évidence que "la distribution par la Chine des premiers chiffres pour les cas confirmés est conforme à la loi de Benford (...) elle correspond également à la distribution trouvée aux Etats-Unis et en Italie".
"Pour manipuler les données chinoises (...), il faudrait que quelqu'un ait coordonné les annonces quotidiennes dans toutes les provinces tout en prévoyant avec précision les futurs taux d'infection. C'est improbable", a conclu l'étude.
Le dossier souligne également que les doutes persistants sur la crédibilité des données chinoises sont problématiques car "ils affectent les choix politiques ultérieurs des pays qui ont connu des épidémies plus tard".
Etant donné que le choix politique de nombreux pays a consisté à mettre en place une distanciation sociale, des interdictions de déplacement et un confinement inspirés des décisions couronnées de succès prises par la Chine, "il est important que les décideurs politiques sachent que les données sont fiables", a souligné l'étude, tout en avertissant que le manque de confiance dans les données chinoises "pourrait avoir conduit à une réponse plus lente en Europe face à la pandémie émergente".