"Bienvenue à bord du train du développement chinois!" a déclaré vendredi dernier le président chinois Xi Jinping à Oulan-Bator, capitale mongole.
Selon des experts chinois, la déclaration de M. Xi est une bonne réponse aux remarques de son homologue américain.
"La Chine est prête à offrir des opportunités et de l'espace à la Mongolie et à d'autres pays voisins pour un développement commun", a indiqué M. Xi dans son discours prononcé devant le Grand Houral d'Etat, le Parlement mongol.
"Vous pouvez prendre notre train express ou simplement faire de l'auto-stop, tout le monde est le bienvenu", a poursuivi le président chinois.
C'est une réponse pleine d'humour aux remarques de son homologue américain Barack Obama, a noté Qu Xing, président de l'Institut chinois des études internationales.
M. Obama a laissé entendre dans une interview accordée au New York Times au début du mois que la Chine avait tiré profit des efforts des autres en Irak, ajoutant que les promoteurs chinois dans ce pays déchiré par la guerre étaient des "profiteurs depuis ces 30 dernières années", et que "cela marchait très bien pour eux".
Selon M. Qu, un grand pays doit faire profiter les autres de son développement économique au lieu de poursuivre de petits dessins. Le discours de M. Xi montre que la diplomatie chinoise est basée sur les principes d'"amitié, de sincérité, de bénéfice mutuel et d'inclusion". "Le bénéfice mutuel, c'est d'offrir les bénéfices de son développement aux autres, c'est-à-dire d'offrir la chance de pouvoir faire de l'auto-stop", a ajouté M. Qu.
Jin Rongcan, professeur à l'Université du Peuple de Chine, a indiqué que les remarques de M. Obama traduisaient le souhait des Etats-Unis de voir la Chine assumer davantage de responsabilités dans les affaires internationales, et particulièrement au Moyen-Orient.
Selon M. Jin, loin d'être une "simple profiteuse", la Chine a apporté d'importantes contributions à la communauté internationale depuis sa réforme et son ouverture. Le pays contribue beaucoup à la promotion de la résolution du dossier nucléaire coréen et a envoyé davantage de casques bleus que les autres membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies participer à des missions de maintien de la paix, a rappelé M. Jin.
Un article paru mercredi dernier dans le Quotidien du Peuple réfute les propos du président américain Barack Obama qui a qualifié la Chine de "profiteur" en Irak.
Ces remarques viennent de "nulle part" et laissent entrevoir la "logique embrouillée" des administrations américaines qui ont commis une série d'erreurs en Irak et doivent faire face à une menace grandissante émanant de l'extrémisme, note l'article.
"La Chine profite depuis 30 ans et les Etats-Unis n'auraient aucunement profité de la diplomatie pacifiste chinoise?", s'est interrogé Shi Yinhong, professeur à l'Institut des relations internationales de l'Université du Peuple de Chine.