Dernière mise à jour à 14h13 le 21/10
Au moins 50 personnes ont été tuées et près de 300 blessées ce jeudi lors des affrontements entre les forces de l'ordre et les manifestants exigeant la fin de transition militaire dans certaines villes au Tchad, a-t-on appris de source officielle.
Le Premier ministre tchadien Saleh Kebzabo a confirmé ce bilan et l'a attribué aux insurgés qui ont organisé "une véritable insurrection populaire armée", lors d'une conférence de presse dont la vidéo est relayée par Tchadinfos, un média local.
"Ce qui s'est passé, ce n'est pas une marche, c'est une insurrection pour arracher le pouvoir par la force", a-t-il indiqué.
Les activités de sept partis politiques impliqués dans les manifestations ont été suspendues sur l'ensemble du territoire national pour une durée de trois mois, en vertu d'un arrêté du gouvernement rendu public ce jeudi.
Jeudi matin, des manifestants ont br?lé des pneus et érigé des barricades dans plusieurs rues de N'Djaména, capitale du pays, selon certains médias locaux.
La police a tenté de disperser les manifestants en tirant des gaz lacrymogènes. Des coups de feu ont été également entendus dans certains endroits de la capitale, a constaté Xinhua sur place.
Le 20 avril 2021, l'ancien président du pays, le maréchal Idriss Déby Itno, est décédé des blessures re?ues au cours d'une offensive rebelle dans le nord du pays.
Son fils, le général Mahamat Idriss Déby Itno, à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT) de quinze membres, a pris le pouvoir et promis de mener une transition de dix-huit mois qui devrait expirer ce jeudi.
L'une des résolutions du Dialogue national inclusif et souverain qui s'est achevé le 8 octobre dernier porte sur la prolongation de la transition de vingt-quatre mois et la désignation du général Déby comme président de transition.
Des partis politiques dont "Les Transformateurs" et des organisations de la société civile comme la plateforme citoyenne Wakit Tama ont appelé les Tchadiens à sortir massivement ce jeudi pour annoncer la "rupture définitive" avec le pouvoir des militaires.
Mercredi, le ministère tchadien de la Sécurité publique a interdit cette marche pour "non-respect des dispositions légales liées aux marches pacifiques".