Dernière mise à jour à 09h40 le 07/05
Environ 500 personnes ont manifesté jeudi contre le groupe terroriste Boko Haram dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun, a constaté Xinhua sur place.
Les manifestants, principalement du canton de Tourou dans le département de Mayo-Tsanaga, se sont rassemblés devant la sous-préfecture de Mokolo, chef-lieu du département, puis devant les services du gouverneur à Maroua, chef-lieu de l'Extrême-Nord, demandant une intensification des efforts du gouvernement pour mettre fin aux atrocités du groupe terroriste.
Les habitants, victimes des attaques meurtrières, des kidnappings et des pillages, ont réclamé "plus de paix et de sécurité" et la fin de "l'invasion de Tourou" par Boko Haram, entre autres messages brandis à travers les pancartes.
"Aujourd'hui, une demi-douzaine de localités de Tourou sur (une) vingtaine a été carrément rayée de la carte. Les populations ont déserté et se retrouvent un peu partout à travers le pays. Il n'y a que les membres du comité de vigilance qui se battent avec des équipements dérisoires et sans accompagnement. Les éléments de Boko Haram sont presque toujours à nos portes et presque tous les chefs de famille dorment sur la montagne. Chaque jour, on tue, on enlève, on pille. Et nous avons l'impression que l'Etat nous a abandonnés à notre triste sort", s'est plaint Nestor Dazava?, l'un des manifestants.
Le gouverneur de l'Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari qui a re?u leurs doléances, leur a assuré que toutes les dispositions étaient prises pour assurer leur sécurité et celle de leurs biens. Et il a promis de transmettre les griefs des populations de Tourou au chef de l'Etat personnellement.
Depuis 2014, Boko Haram a tué environ 3.000 civils et militaires, enlevé plus d'un millier de personnes et fait environ 250.000 déplacés dans la région camerounaise de l'Extrême-Nord, selon l'ONG International Crisis Group.