Dernière mise à jour à 09h19 le 26/04
La cha?ne de télévision fran?aise France 24 a discrédité des vidéos trompeuses dans un article récemment publié sur son site Internet. Cet article de décryptage visait à désamorcer une forme de désinformation qui cherche à semer la discorde entre la Chine et l'Afrique à l'heure où le monde lutte contre la pandémie de COVID-19.
Selon cet article de décryptage de France 24, une vidéo violente dans laquelle on voit un groupe de personnes en train de frapper un homme africain est devenue virale sur Twitter et d'autres réseaux sociaux. Cette vidéo prétend dénoncer la discrimination à l'égard des ressortissants étrangers, en particulier des Africains, en Chine. Or il se trouve qu'elle serait fausse puisqu'il s'agirait d'une vieille séquence n'ayant pas été tournée en Chine et n'ayant rien à voir avec l'épidémie de COVID-19.
De telles rumeurs destinées à entretenir la méfiance entre la Chine et l'Afrique ne cessent jamais, mais ne peuvent durer longtemps puisque les faits parlent toujours plus fort.
LES FAITS PARLENT PLUS FORT
Dans la ville de Guangzhou, capitale de la province chinoise du Guangdong (sud), il y avait 30.768 étrangers, dont 4.553 Africains, en date du 10 avril.
"Nous prenons les mêmes mesures de prévention et de contr?le pour tout le personnel entrant à Guangzhou sans distinction de nationalité, de race et de sexe", a déclaré Liu Baochun, directeur du bureau municipal des affaires étrangères. Celui-ci a répondu à des questions portant sur les services locaux de gestion de la santé pendant l'épidémie de COVID-19 au cours d'une conférence de presse le 12 avril.
Daniel Chisenga, consul général de Zambie à Guangzhou, a déclaré qu'il n'y avait eu aucun cas signalé de harcèlement à l'encontre de Zambiens.
Alima Danfakha Gakou, consul général du Mali à Guangzhou, a déclaré aux médias le 18 avril que les différentes mesures prises avaient montré l'importance que le Guangdong attachait aux résidents africains. Il a ajouté qu'un mécanisme de communication avait été établi entre les consulats généraux africains et les autorités du Guangdong et celles de Guangzhou.
"Les mesures prises par le gouvernement du Guangdong pour prévenir le virus sont très utiles", a estimé le consul général éthiopien à Guangzhou, Teferi Melesse Desta.
"C'est une période de fortes tensions pour les nerfs", a récemment indiqué à Xinhua Charles Onunaiju, expert en études sino-africaines, lors d'un entretien au sujet de la confusion et des informations contradictoires diffusées sur les conditions des Nigérians vivant en Chine.
Les relations entre la Chine et le Nigeria ne devraient jamais être entachées par les controverses entourant le nouveau coronavirus, a-t-il déclaré.
D'autre part, la Chine soutient fermement la lutte de l'Afrique contre le COVID-19 depuis que la maladie a éclaté sur le continent. Malgré les pressions persistantes pour n'utiliser ses ressources qu'à la seule fin de contenir l'épidémie chez elle, la Chine a fait don d'équipements de protection individuelle, offert des fonds de secours et, exploitant ainsi au mieux ses capacités, envoyé des experts médicaux expérimentés afin d'aider les pays africains.
Le dernier lot de fournitures médicales données par la Chine est arrivé jeudi à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, et devrait être réparti entre l'Angola, le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, Djibouti, le Lesotho, Madagascar, la Namibie, le Niger, le Rwanda, la Somalie ainsi que la région tanzanienne de Zanzibar. D'autres lots devraient suivre.
Des experts et des fonctionnaires des services de santé et des douanes de Chine ont également partagé des informations et leurs retours d'expérience sur le COVID-19 lors de visioconférences avec des spécialistes de l'Union africaine (UA), du Centre africain de contr?le et de prévention des maladies (CDC Afrique) et de divers pays africains.
Alors que les cas de COVID-19 continuent d'augmenter à travers le continent africain, une équipe de douze experts médicaux chinois a été envoyée le 16 avril par le gouvernement chinois à la demande du gouvernement éthiopien. Le même jour, d'autres experts médicaux chinois sont arrivés au Burkina Faso. La Chine a également mobilisé ses équipes médicales stationnées sur place pour aider à combattre le COVID-19.
Selon la Commission nationale chinoise de la santé, près de mille travailleurs médicaux chinois exerceraient leur métier à long terme en Afrique.
UNE COOPERATION ESSENTIELLE
Mafa Sejanamane, représentant permanent du Lesotho auprès de l'UA et de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), a déclaré que le soutien de la Chine était "essentiel" à la lutte de l'Afrique contre le COVID-19.
"Nous sommes heureux que le peuple et le gouvernement chinois soient à l'avant-garde de cette lutte particulière. Avec la coopération de tous nos partenaires internationaux, nous pourrons triompher", a déclaré Mafa Sejanamane, également ambassadeur du Lesotho en Ethiopie.
Selon le CDC Afrique, Le nombre de décès dus à la pandémie de COVID-19 en cours a atteint 1.331 sur le continent africain alors que le nombre de cas confirmés s'élevait à 29.053 en date de samedi.
"La communauté internationale doit forger un partenariat solide si le monde veut surmonter la crise", a déclaré vendredi à Xinhua Costantinos Bt. Costantinos, ancien conseiller économique auprès de l'UA et de la CEA.
Notant que le gouvernement et les entreprises chinois avaient, ces dernières semaines, continué d'envoyer des fournitures médicales vers des pays durement touchés à travers l'Afrique, M. Costantinos a déclaré que la Chine "se mobilise pour une coordination mondiale dans la gestion de l'épidémie" et "s'efforce de prendre les devants contre la crise du coronavirus".
"Le COVID-19 est une menace mondiale, affectant chaque habitant de la planète Terre, quels que soient l'ethnicité, le statut social, la richesse ou tout autre aspect différent qui a été con?u, au cours des siècles, pour nous distinguer les uns des autres", a déclaré Sibusiso Moyo, ministre zimbabwéen des Affaires étrangères et du Commerce international.
"Les hypothèses erronées concernant l'origine et l'attribution de blame qui en résulte ne nous mènent nulle part, rendent une situation difficile encore plus difficile et ont un impact négatif sur les relations entre les nations et les peuples frères", a-t-il averti.
"Par conséquent, ne nous permettons pas d'être détournés ou déconcentrés de la tache principale en cours en nous engageant dans toute forme de stigmatisation, d'accusation ou de blame", a déclaré M. Moyo.
"L'accusation n'est pas la réponse. La réponse est que les organisations, les pays, les institutions et les gouvernements rassemblent leurs ressources pour faire équipe afin de fournir ce type de fournitures médicales et d'équipements médicaux pour la protection de la population. Donc, c'est un très bon exemple", a déclaré le PDG d'Ethiopian Airlines, Tewolde Gebremariam, commentant la contribution de la Chine à l'Afrique.
UNE AMITIE DURABLE
Malgré les défis posés par la pandémie de COVID-19, des experts africains ont déclaré que les relations de longue date entre l'Afrique et la Chine, basées sur le respect et la compréhension mutuels, resteraient intactes ou deviendraient encore plus fortes.
"Des pandémies ou des différends vont et viennent, mais les relations entre l'Afrique et la Chine resteront car elles reposent sur des principes et une compréhension solides", a déclaré Owen Sichone, ancien directeur immédiat de l'Institut Damb Hammarskjold pour les études sur la paix et le conflit de l'Université de Copperbelt en Zambie.
"Le commerce entre l'Afrique et la Chine se poursuivra, tout comme les échanges scientifiques et culturels entre les deux parce qu'ils font partie de leurs relations", a déclaré le professeur Sichone.
"La Chine et l'Afrique ont parcouru un long chemin dans leur amitié. Toutes deux ont de nombreuses preuves de leurs relations cordiales", a déclaré Lawrence Banda, secrétaire général adjoint de la Fédération de la paix universelle, section Zambie, notant que le soutien de la Chine à l'Afrique pour lutter contre le COVID-19 était une démonstration de son engagement envers le continent.
"Les efforts conjoints Afrique-Chine dans la lutte contre le COVID-19 contribueront à consolider leurs relations, qui devraient se poursuivre sans heurts", a déclaré Lawrence Banda.