Dernière mise à jour à 11h01 le 06/03
Des experts ont mis en garde les pays africains contre la xénophobie, alors que ce continent a intensifié ses précautions contre le nouveau coronavirus (COVID-19).
Cette épidémie s'est propagée jeudi à sept pays du continent africain, à savoir l'Algérie, l'égypte, le Maroc, le Nigeria, le Sénégal, la Tunisie et l'Afrique du Sud. Toutefois, aucune victime n'a été signalée jusqu'à présent.
Le secrétaire du cabinet du ministère kényan de la Santé, Mutahi Kagwe, a révélé que des cas de gens locaux maltraitant les visiteurs d'autres pays selon un profilage racial avaient été observés.
"Nous appelons nos concitoyens à ne pas faire de discrimination à l'égard des ressortissants d'autres pays. Ne maltraitons pas nos invités, et comportons-nous avec gentillesse comme nous l'avons toujours fait envers les étrangers", a déclaré M. Kagwe.
Le gouvernement a également renforcé sa surveillance du virus dans tous les points d'entrée et non plus seulement les aéroports internationaux.
Le gouvernement kényan a mis en place jeudi un centre d'isolement et de traitement pour les cas présummés de COVID-19 dans la ville c?tière de Mombasa, suite à une directive du président Uhuru Kenyatta prescrivant l'établissement de sites d'isolement et de traitement dans tous les h?pitaux du pays d'ici au 15 mars.
Hazel Katana, membre du comité exécutif du comté de Mombasa, a déclaré que le centre de l'H?pital général central et universitaire de la C?te (CGTRH) serait utilisé pour mettre en quarantaine les cas présumés de COVID-19 et isoler les cas confirmés.
Des plans sont en cours pour établir des sites d'isolement dans plusieurs h?pitaux publics du pays, avec des médecins et infirmières formés au contr?le de la prévention des infections et à la gestion de l'hospitalisation affectée aux centres d'isolement.
Le Kenya coordonnera également ses activités de réponse avec les pays voisins, particulièrement ceux de la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE), afin de faire face à la menace que représente le coronavirus, selon M. Kagwe.
L'éthiopie, deuxième pays le plus peuplé d'Afrique avec une population estimée de plus de 107 millions d'habitants, a intensifié ses efforts pour contenir une épidémie possible de COVID-19 en partenariat avec l'Organisation mondiale de la santé, avec une concentration particulière sur les quatre aéroports internationaux et les 21 points de passage terrestres des frontières.
Soulignant qu'aucun pays ou institution ne peut faire face seul à ces problèmes, le directeur de l'Institut de santé publique et de recherche des Centres de contr?le et de prévention des maladies de l'Union africaine (CDC Afrique), Tajudeen Raji, a déclaré qu'une communication, une collaboration et une coordination fortes entre les différents pays et entre les différents organismes concernés était nécessaire pour être mieux préparé et faire face de manière appropriée à la maladie.
Selon l'Union africaine (UA), et pour répondre à l'épidémie de COVID-19 sur le continent, les pays d'Afrique ont adopté une stratégie au niveau continental qui doit être mise en place par la Mission africaine sur le coronavirus, un partenariat conjoint entre les CDC Afrique et les états membres de l'UA.
Mercredi, l'UA a estimé qu'au fur et à mesure de l'évolution de l'épidémie, il était probable que davantage de pays détectent des cas de coronavirus et,
à terme, qu'on assiste à une transmission généralisée.
Le patient confirmé le plus récent, apparu jeudi en Afrique du Sud, est un homme de 38 ans qui s'est rendu en Italie avec sa femme et est revenu en Afrique du Sud le 1er mars.
Le Nigeria a enregistré son premier cas confirmé vendredi. Le virus a également été amené dans le pays par un ressortissant italien qui est entré au Nigeria depuis Milan en Italie pour un bref voyage d'affaires.
Le ministère sénégalais de la Santé et de l'Action sociale a confirmé quatre cas à la date de mercredi, tous des ressortissants étrangers.