Dernière mise à jour à 11h45 le 27/02
Une réunion d'organisations de la société civile de plusieurs pays ouest-africains appartenant au mouvement Scalling Up Nutrition (SUN), une initiative mondiale visant à éradiquer la malnutrition en Afrique, s'est ouverte mardi à Abidjan.
Pendant trois jours, les représentants de 19 pays d'Afrique de l'Ouest et centrale vont plancher sur les moyens de renforcer les capacités de la société civile au profit de la nutrition et du capital humain.
A l’ouverture des travaux, le représentant régional de l'ONG internationale Action contre la faim (ACF) en Afrique de l'Ouest et centrale, Mamadou Diop, a plaidé pour la création d'un fonds mondial contre la malnutrition.
"Dans la lutte contre le paludisme, le VIH, etc., on a vu des fonds mondiaux se créer, mais à quand la création du fonds mondial contre la malnutrition?", s'est-il interrogé avant d'inviter les acteurs présents à mener le combat pour que des fonds soient mobilisés afin de mettre fin à la malnutrition.
M. Diop a estimé que le chemin est encore long pour atteindre cet objectif et a invité les acteurs de la société civile à poursuivre le combat contre la faim et la malnutrition, un "problème de santé publique" en Afrique.
"La faim et la malnutrition représentent une réelle préoccupation pour le continent africain qui reste la région la plus exposée. A ce jour, un enfant sur trois souffre encore d'un retard de croissance le rendant vulnérable aux maladies et n'atteindra jamais sa pleine capacité cognitive, avec un quotient intellectuel réduit", a relevé Patricia N'goran, représentant le vice-président ivoirien Daniel Kablan Duncan.
Elle a égrené les actions des autorités ivoiriennes pour éradiquer ce fléau, non sans souligner la création en C?te d'Ivoire, après la Chine et le Brésil, d'un Centre d’excellence régional contre la faim et la malnutrition (Cerfam).
Selon des sources officielles, l'Afrique est le continent le plus exposé à l'insécurité alimentaire et à la malnutrition. La situation est particulièrement prononcée dans la région subsaharienne où, selon les estimations, 23,2% de la population aurait souffert d'une privation chronique de nourriture en 2017.
En outre, le nombre de personnes sous-alimentées est passé de 181 millions en 2010 à près de 222 millions en 2016, soit une augmentation de 22,6% en six ans. Il pourrait avoir dépassé 236 millions, à en croire des estimations actuelles.