Dernière mise à jour à 13h45 le 18/11
Le milliardaire chinois Jack Ma a eu un échange d'une heure jeudi à Lomé avec 21 jeunes leaders africains dans le cadre de son ouverture à l'Afrique et de sa volonté de partager ses expériences avec les jeunes entrepreneurs sur le continent.
En provenance du Nigeria, le fondateur du géant chinois du commerce électronique Alibaba a fait escale au Togo à l'invitation du président Faure Gnassingbé qui souhaitait que son h?te stimule l'esprit d'entrepreneuriat chez les jeunes en Afrique.
C'est dans l'ancien Palais des gouverneurs, un batiment historique en bord de mer à Lomé et converti en centre d'art et de culture, qu'il a échangé avec des jeunes entrepreneurs venus du Togo, du Sénégal, du Gabon, du Cameroun, du Bénin, de Madagascar, de la C?te d'Ivoire, du Burkina Faso et du Maroc.
Les échanges ont abordé plusieurs thèmes, dont le contexte de la création d'entreprise, comment surmonter les difficultés, la persévérance, l'ouverture aux investissements en capital risque, le développement d'une entreprise, le choix du nom de ladite entreprise, la valeur de la clientèle, etc.
"Quand j'ai commencé à créer Alibaba, en 1999, il y a vingt ans, les choses n'étaient pas faciles et la Chine était à l'époque comme l'Afrique d'aujourd'hui", a-t-il dit. "Nous avons fait des erreurs, rencontré des difficultés et les avons surmontées pour enfin réussir", a-t-il souligné, rappelant qu'il n'était pas issu d'une famille riche, qu'il avait été professeur d'anglais et qu'il ne s'était appuyé sur aucune relation solide, sans même impliquer des amis ou des membres de sa famille.
"Quand je viens en Afrique, je vois que tout est similaire à ce qu'était la Chine il y a vingt ans. Maintenant, les gens croient en l'internet et ont un téléphone portable", a dit M. Ma qui s'est retiré d'Alibaba dont il est toutefois resté un important actionnaire.
Pour lui, "le commerce électronique est un modèle pour le développement de l'Afrique". Ce contient a un grand potentiel et son développement devrait se focaliser sur l'entrepreneuriat, l'e-gouvernement, les infrastructures associées à une connexion à internet et l'éducation.
"N'essayez pas d'être Jack Ma, mais faites l'effort d'apprendre de Jack Ma, sa vision des choses, comment il a surmonté les difficultés", a-t-il dit aux jeunes entrepreneurs en insistant : "C'est impossible pour vous d'être Jack Ma en deux ans, mais c'est possible pour vous d'être Jack Ma au Togo dans dix ans".
A l'issue de cette rencontre, retransmise en direct sur la cha?ne nationale TVT, plusieurs participants ont confié à Xinhua avoir été séduits.
"C'est un beau partage, parce qu'on a partagé les mêmes réalités à des stades différents", a commenté l'entrepreneur sénégalais Bamba Lo, PDG de Paps, une start-up dans le transport et la logistique très active dans la livraison des colis au Sénégal. "Voir quelqu'un comme Jack Ma traduit un peu ce que cela peut représenter au long terme de réussir une entreprise dans un pays émergent", a-t-il ajouté.
Edeh Dona Etchri, un jeune entrepreneur togolais, auteur d'innovations dans le secteur agricole avec sa plateforme E-Agribusiness, s'est félicité de cette rencontre. "Je me sens plus fort. Il ressort des discussions qu'il ne faut jamais abandonner", a dit ce pionnier de l'intégration du drone dans le secteur agricole au Togo.
Un autre entrepreneur togolais, Lino Koffi Chauzi, cofondateur de Caliendi Liqueur, a dit être sorti d'une "belle rencontre, d'un moment agréable" où il a entendu "plein de très bonnes expériences".
"Jack Ma a de l'expérience", a-t-il souligné, ajoutant qu'il mettra à profit l'expérience du géant chinois de l'e-commerce en matière de création et de vente d'un produit.