Plusieurs parlementaires ouest-africains et des experts internationaux participent jeudi et vendredi dans la capitale nigérienne Niamey à un forum sur les défis de la migration dans l'espace sahélo-saharien, a-t-on constaté sur place.

Ce forum auquel prend part le président du parlement de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), Moustapha Cissé Lo, est tenu pour discuter des enjeux et dangers de la question, afin de prendre des décisions contre le fléau à soumettre à la conférence des chefs d'Etat de cette organisation.

En ouvrant les travaux, le président du parlement nigérien, Ousseini Tinni, a indiqué que le phénomène migratoire, dont les causes sont essentiellement la pauvreté aggravée par les conflits et le changement climatique, était "un fléau qui freine le développement des économies de nos Etats".

Aussi, il a estimé que ces genres de rencontres doivent être "pour nous des occasions pour définir les meilleures gouvernances permettant d'éviter que les migrations ne deviennent une nouvelle source d'insécurité pour les pays de provenance, de transit et d'accueil".

M. Tinni a invité les parlements de la CEDEAO à engager donc leurs gouvernements à mutualiser les moyens de lutte notamment en prévenant les situations qui perturbent la paix dans cette sous-région.

Par conséquent, il a estimé nécessaire de mobiliser des ressources financières à la hauteur de l'enjeu : "Il faudra ainsi financer des projets et programmes de développement économique et social susceptibles de maintenir les jeunes dans leur terroir d'origine".

Pour rappel, le Niger, à cheval entre le Maghreb et l'Afrique noire, est considéré comme le pays de transit par excellence des candidats de l'Afrique subsaharienne à la migration vers l'Europe, via la Libye. En ce sens, il fait partie des pays retenus pour abriter des "centres de tri" proposés par le président fran?ais Emmanuel Macron, installés à Agadez (Nord), région nigérienne de transit des migrants d'Afrique, en vue d'examiner les dossiers des candidats à la migration vers l'Europe.

En outre, le Niger est fortement engagé dans la lutte contre la migration irrégulière pour des raisons sécuritaires "parce que les passeurs qui amènent les migrants en Libye, reviennent au Niger avec des armes qui sont introduites dans les circuits du trafic ; des armes qui servent à entretenir tous les conflits affectant l'espace sahélo-saharien", selon le président nigérien Mahamadou Issoufou.