Deux imams arrêtés en octobre pour des prêches qui mettraient en danger la cohésion nationale, ont recouvré leur liberté vendredi, suite à des mesures du gouvernement visant l'apaisement et la décrispation du climat socio-politique au Togo.

Alfa Hassan Mollah, imam de Sokodé et un des dirigeants du Parti national panafricain (PNP) de Tikpi Atchadam, et l'imam Abdoul Wahid de Bafilo, tous du nord du pays, ont recouvré leur liberté mais sous contr?le judiciaire, a-t-on appris vendredi à Lomé.

L'interpellation de Alfa Hassan Mollah, le 16 octobre, a été suivie le lendemain de violentes contestations dans des villes à forte communauté musulmane, causant la mort de deux militaires qui ont été égorgés et la destruction d'importants biens publics et privés.

La libération des deux responsables religieux a été à peine voilée, jeudi, lors d'une conférence de presse du gouvernement.

La conférence de presse visait à exposer les mesures d'apaisement et de décrispation prises en prélude à un dialogue envisagé avec les partis d'opposition qui mobilisent, depuis ao?t, des milliers de personnes dans les rues pour exiger des réformes constitutionnelles.

Sur l'imminence de la libération des imams, le ministre de la Justice Agbetomey Pius a indiqué lors de la rencontre de jeudi que des "mesures seraient en train d'être envisagées" dans la procédure concernant les deux imams.

"Si par exemple il arrive, dans quelques heures, dans quelques jours, que l'imam de Sokodé ou de Bafilo soit mis en liberté, il faut que vous sachiez que c'est dans la droite ligne de la volonté du gouvernement de créer un climat de décrispation et d'apaisement", a souligné le ministre Agbetomey.

Vendredi, lors d'une conférence de presse, la Coalition de 14 partis d'opposition, qui mène les manifestations populaires pour exiger des réformes, s'est félicitée de la libération des deux imams.

Dans une déclaration liminaire, elle a affirmé avoir pris "acte des intentions affichées" par le gouvernement en ce qui concerne les mesures d'apaisement.