Le Soudan du Sud a expulsé un deuxième travailleur humanitaire du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) en moins d'une semaine, a annoncé mercredi l'agence humanitaire.

Le NRC a déclaré dans un communiqué que son directeur d'Alek, Warrap State, a été sommé de quitter le Soudan du Sud mardi et était arrivé sans problème à Nairobi au Kenya.

"L'ordre sommant un deuxième employé senior de quitter le pays est inacceptable. Les organisations humanitaires venant à l'aide de millions de Sud-Soudanais doivent pouvoir opérer sans interférence, ni intimidation ou peur d'expulsion", a insisté le secrétaire général du NRC, Jan Egeland.

"Ordonner aux travailleurs humanitaires de quitter le pays sans procédure officielle limite la capacité des organisations humanitaires de sauver des vies et de réduire la souffrance humaine", a ajouté M. Egeland.

Cette dernière expulsion n'intervient que quatre jours après celle du directeur pays du NRC pour le Soudan du Sud.

Le NRC affirme ne pas avoir re?u d'explication officielle des charges pesant sur les deux individus mis en question.

"Sans assurance des autorités que nous pourrons opérer sans interférence, le NRC pourrait devoir réévaluer notre capacité à apporter une aide au Soudan du Sud", a ajouté M. Egeland.

Le Soudan du Sud est entré en guerre civile en décembre 2013, depuis que le président Salva Kiir a accusé son colistier déchu, Riek Machar, d'avoir comploté un coup d'Etat.

Le plus jeune Etat du monde se classe parmi les pays affichant les niveaux les plus élevés de déplacements de population liés aux conflits dans le monde.

Des millions de Sud-Soudanais ont d? fuir leurs maisons, environ 2 millions de déplacés internes et environ 1 million de personnes ont fui vers les pays voisins.

D'après l'ONU, plus de 4 millions de personnes dans ce pays en guerre font l'objet d'une insécurité alimentaire grave.