Dernière mise à jour à 09h50 le 30/11
Le président de la Cour constitutionnelle du Bénin, Théodore Holo, a appelé mardi depuis Cotonou, la capitale économique béninoise, les peuples africains à s'opposer à toute révision opportuniste de leur constitution.
"Le danger qui se profile à l'horizon et contre lequel il faut se prémunir, ce sont les révisions opportunistes des lois fondamentales dont la finalité est de dévoyer le texte que l'on veut amender, car la révision de la Constitution implique sa mise en ?uvre et non sa remise en cause, ce contre quoi, il faut maintenir une vigilance de tous les instants", a-t-il déclaré.
S'exprimant à l'ouverture de l'atelier régional de haut niveau sur le thème "Les réformes constitutionnelles en Afrique : logiques et finalités", ce président de la haute juridiction en matière de la constitutionnalité des lois au Bénin adhère cependant à l'idée selon laquelle "les Constitutions ne sont pas des tentes dressées pour le sommeil".
"Je ne veux surtout pas faire accréditer l'idée que la Constitution, pacte fondamental qui lie l'Etat et le peuple, doit rester figée, immuable. Au contraire, elle doit s'adapter aux nouvelles aspirations des peuples et reposer sur le socle de la démocratie, de l'Etat de droit. Elle doit garantir les libertés et les droits fondamentaux des citoyens", a-t-il affirmé.
Depuis une dizaine d'année, émerge une nouvelle tendance en Afrique : la révision à tout prix des Constitutions, surtout en ce qui concerne la limitation des mandats présidentiels ou la limite d'age pour accéder à la magistrature suprême.
"Ces réformes ou ces tentatives de manipulation des textes fondateurs sont souvent génératrices de perturbations dans le champ politique et mettent en péril la paix sociale, la stabilité des institutions et la légitimité des gouvernants", a-t-il déploré.