Dernière mise à jour à 09h42 le 10/11
Le gouvernement béninois a transmis à l'Assemblée nationale pour examen, le projet de loi relative à la production, au conditionnement, à l'étiquetage, à la vente et à l'usage du tabac, de ses dérivés et assimilés, a appris mercredi Xinhua, de source officielle à Cotonou.
Selon cette même source, proche du secrétariat général du gouvernement, le Bénin, à l'instar d'autres pays, a signé la Convention Cadre de Lutte Anti-Tabac de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) le 18 juin 2004 et l'a ratifiée le 03 novembre 2005.
Dans le cadre du processus de domestication de cette convention, l'Assemblée Nationale a voté en ao?t 2006 une loi portant réglementation de la production, de la commercialisation et de la consommation des cigarettes et autres produits du tabac au Bénin. Cette loi, malgré ses innovations est devenue très vite "obsolète", notamment avec l'adoption de nouvelles directives issues des Conférences des Parties sur les modalités permettant d'assurer une lutte anti-tabac plus efficiente, explique la même source, qui précise que cette loi de 2006 a connu des difficultés d'application qui nécessitent son actualisation.
Ainsi, souligne la même source, l'élaboration d'une nouvelle loi tient compte de l'ensemble des donnée2s de la convention cadre, des directives de la Conférence des Parties et assure, de ce fait, une meilleure protection des non-fumeurs.
Selon une récente étude de l'Institut national de la statistique et d'analyse économique du Bénin (INSAE), l'importation des produits de tabac ont apporté à l'Etat béninois sur une période de 10 ans (2000 à 2009) une recette de 722 836 093 FCFA soit 72 383 609 FCFA par an pendant que les évacuations sanitaires prises en charge par l'Etat pour les maladies dont le tabac est le principal facteur de risque ont co?té pendant 6 ans (2006 à 2011) une somme de 7 179 148 444 FCFA soit 1 196 524 740 FCFA par an.
"On comprend aisément que si l'Etat doit dépenser plus d'un milliard de francs CFA pour la santé de sa population rien qu'en gagnant 72 millions de francs CFA sur l'importation des produits qui sont à la base de cette mauvaise santé, il est donc le perdant. Le tabac ne profite qu'à l'industrie qui le commercialise", souligne la même étude.